
Le syndicat Firaisamben’ny Sendika Malagasy Revolisionera (FISEMARE) tire la sonnette d’alarme sur le SMMC qu’il juge hautement politique.
Le climat social au sein de la Société de manutention des marchandises conventionnelles (SMMC) ne cesse de se détériorer, alors que plusieurs de ses employés restent détenus depuis le 7 avril dernier. Lors d’une réunion tenue samedi à Anjanahary, les membres de la FISEMARE ont exposé plusieurs irrégularités dans le traitement judiciaire du dossier, évoquant une tentative de musellement syndical.
Liberté provisoire
Selon les précisions du Secrétaire général de la FISEMARE, Jean Raphaël Mananandro, une seconde enquête a eu lieu le 13 mai dernier, au cours de laquelle une demande de liberté provisoire a été soumise au juge d’instruction. La Chambre de détention préventive (CDP) a tranché favorablement le 2 juin. Cependant, dans un geste qui a suscité incompréhension et inquiétude, le parquet a immédiatement formé opposition, retardant une libération pourtant légalement approuvée. « Nous sommes face à une détention qui frôle l’abus de droit. Pourquoi maintenir ces travailleurs enfermés, si ce n’est pour les punir de leur engagement syndical ? », s’insurge le syndicat.
Licenciement
En parallèle de la procédure judiciaire, la direction de la SMMC a procédé au licenciement des travailleurs incarcérés dès le 22 mai, soit moins de deux mois après leur arrestation. Une décision que la FISEMARE considère comme illégale, rappelant que le Code du travail prévoit un délai minimal de 14 mois de détention avant qu’un contrat ne puisse être rompu pour ce motif. « Il est inquiétant de voir des droits fondamentaux bafoués avec une telle désinvolture. L’entreprise semble agir en toute impunité », a déclaré le syndicat.
Droits des détenus
Malgré de nombreuses correspondances adressées aux autorités compétentes, aucune réponse officielle n’a encore été donnée, accentuant le sentiment d’abandon ressenti par les familles des travailleurs. Le syndicat indique avoir sollicité des élus, des institutions et même des organisations internationales pour faire valoir les droits des détenus. Face à cette impasse, la FISEMARE en appelle aujourd’hui à un soutien au-delà du domaine juridique. « Ce combat dépasse les tribunaux. Nous invitons tous les citoyens à unir leurs prières pour que vérité et justice triomphent», a conclu Mananandro Jean Raphaël.
Nadia R.