Enfin, les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre un terme à la zizanie qui tourne autour de l’affaire opposant les dirigeants actuels du Sygmma (Syndicat Général Maritime de Madagascar) et l’ancien secrétaire général de ce syndicat des gens de la mer, Lucien Arnaud Razafindraibe. Mercredi 14 février, des gendarmes de la brigade de Tana-ville ont procédé à l’arrestation de huit individus se déclarant membres de ce syndicat à l’issue d’une conférence de presse tenue par ces derniers à Andrefanambohijanahary pour manifester leur soutien indéfectible à l’ex-SG. Ce dernier qui vient d’être condamné par la Cour d’Appel à 18 mois d’emprisonnement ferme et à payer 576 millions ariary à titre d’amende, lors d’une audience publique du vendredi 9 Février. Peine prononcée par la Cour d’Appel concernant l’affaire de détournement de fonds de la caisse du syndicat dans laquelle il est le principal artisan. Durant le procès, le juge a assorti cette peine d’un mandat d’arrêt, toujours contre Lucien, un prénom tant connu dans le monde des marins. Pourtant, cette mesure n’a pu être exécutée dans l’immédiat puisque le condamné a pu prendre la poudre d’escampette dans la salle d’audience, ce jour-là. Depuis, la partie civile, à savoir le bureau central du Sygmma conduit par le secrétaire général actuel, Basolo Ful Som n’a pas cessé de réclamer l’exécution de cette décision judiciaire. Puisque cela a pris du temps, la partie civile a décidé de passer à l’offensive depuis mardi 13 février quand elle était avisée que ce jour-là, Lucien a encore tenu une réunion avec quelques individus qu’il a payés et fait venir des provinces dans un restaurant de la capitale. Cette réunion aurait pour but de manœuvrer afin d’inciter les membres du syndicat à ne pas reconnaitre la validité de la mise en place du bureau national du Sygmma actuel. La conférence de presse d’Andrefanambohijanahary était alors la concrétisation de ce projet pendant laquelle, les conférenciers affirment dénoncer la manière avec laquelle Basolo Ful Som a été nommé à son poste même s’ils soulignent n’avoir pas eu l’intention de critiquer la décision de Justice relative à la personne qu’ils soutiennent. Concernant cette dernière, ils ont annoncé que les avocats de l’accusé ont déjà porté l’affaire en Cassation, mercredi dernier. Une déclaration qui ne serait qu’un alibi pour distraire l’opinion publique dans la mesure où les trois jours accordés par la loi pour faire le pourvoi est déjà dépassé. En effet, le mandat d’arrêt lancé contre leur protégé est effectif. Puisque ce dernier court toujours, les forces de l’ordre s’attellent actuellement à sa recherche.
Mercenariat. Toujours dans la mise en œuvre de leur stratégie, Lucien et ses partisans auraient projeté de tenir un sit-in devant la Préfecture de Police à Tsimbazaza, ce mercredi où ils ont donné une conférence de presse. L’objectif est d’obliger le Préfet à retirer l’approbation de la nomination de Basolo Ful Som comme SG du Sygmma. Pour les dirigeants de ce syndicat, cette manigance est un outrage à l’autorité de l’Etat. D’après eux, ces gens n’ont pas le droit d’agir ainsi car ils ne font plus partie du syndicat. « Il est vrai que ces gens rassemblés par l’ancien SG sont des marins et travaillent dans la société où ce dernier est responsable mais le syndicat les a déjà radiés de la liste de ses membres en 2016», explique le SG du Sygmma. Lucien les utilise en tant que mercenaires. En effet, le Sygmma les poursuit pour escroquerie et usurpation de titre. Le problème est de savoir qu’il les a abandonnés depuis leur arrestation. « Placés en garde à vue à la gendarmerie de Betongolo, ces gens n’ont même plus de quoi à manger, leur frais d’hôtel pour leur hébergement dans la capitale n’étaient pas payés », déplore-t-il. Affaire à suivre…
T.M.