L’affaire opposant un magistrat et un orateur a beaucoup préoccupé les esprits ces derniers temps. Elle a été sur toutes les lèvres depuis la semaine dernière. Le procès d’hier a connu une affluence inattendue puisque des gens sont venus par curiosité, pour voir les deux parties en conflit. Si la partie civile n’a pas osé pointer le nez, l’orateur quant à lui était présent. Quelques-uns de ses collègues l’ont assisté et aussi les membres de sa famille. Le tribunal correctionnel n’a pas attendu longtemps pour prononcer le verdict. Le tribunal renvoie le prévenu à des fins de poursuite. Autrement dit, l’affaire s’arrête là et le prévenu relaxé. La joie s’est lue sur les visages des amis et proches de José William Raharison. Il peut maintenant dormir sur ses lauriers après ce combat fatiguant d’un mois et demie. C’était le 14 décembre de l’année dernière que l’orateur a été arrêté en pleine cérémonie des fiançailles à Alarobia-Amboniloha. Son allocution qui ne visait personne et prononcée de manière satirique, a gêné une personne parmi l’assistance. « Manatrika eto ny ray aman-dreny tena manja, fa ny tarehiny aza voaravaka tandra », traduit librement par : « Des parents très élégants sont venus assister à cet événement, et même leurs visages sont décorés de grains de beauté », c’était le passage de ses paroles qui fut la genèse du conflit avec un magistrat, parmi les invités. Ce dernier a réquisitionné la police qui était venue sans ménagement pour l’arrêter. Deux jours de garde à vue suivi d’un déferrement au Parquet. Durant ces procédures, la partie civile n’a accepté toutes formes de règlement à l’amiable. Il n’a pas voulu écouter. Durant sa libération provisoire en attendant le jour d’audience, l’orateur n’a pas croisé les bras. Il a brisé son silence pour médiatiser l’affaire. Depuis, le litige a pris un tout autre tournant car il a acquis l’opinion publique. L’abus de pouvoir du magistrat a été fortement dénoncé par le public. D’autres points de vue trouvent par contre qu’il est temps de réviser les formules satiriques qui outrepassent l’art du « kabary » d’antan. Dans les deux cas, beaucoup trouvent une affaire du genre qui n’a pas mérité d’être traînée devant la justice.
D.R