Dans la rue, les avis sont partagés. Les uns condamnent la violence, les autres trouvent anormale la circulation d’une telle masse d’argent, surtout face à la misère au quotidien…
Les financiers de l’opération « mardi noir » (évoqué au cours du point de presse au « Toby Ratsimandrava », mardi), seraient des « Karàna ». Les forces de l’ordre se basent sur cette hypothèse et n’ont pas hésité à procéder à des interpellations. Hier, G. et M. deux opérateurs « karàna » très connus dans la capitale, sont en garde à vue dans les locaux de la section des recherches criminelles de la gendarmerie à Fiadanana. L’étau se resserre sur ces ressortissants indopakistanais pourtant parmi les réputés intouchables dans la capitale, d’autant plus que la voiture Peugeot 508 appartiendrait à G. « Ce n’est pas vraiment une garde à vue. Ils ne sont pas placés dans la chambre de détention mais retenus dans nos bureaux. Pour l’instant, cette mesure a été prise pour une nécessité d’enquête » a-t-on appris auprès d’un des responsables de l’enquête. Les auditions qui sont à leur troisième jour sont codirigées par les éléments mixtes des forces de l’ordre. D’autres sources indiquent que des mesures d’interdiction de sortie du territoire ont également été prises dans la foulée de cette affaire désormais surnommée un milliard. Certains médias comme dans la grande toile ont annoncé, photo à l’appui, que la députée Lanto Rakotomanga est dans le coma depuis lundi. Une information qui a divisé les avis des observateurs. Sur les réseaux sociaux, certains internautes trouvent absurdes que des jets de grenades lacrymogènes auraient pu mettre ce membre de la Chambre basse dans cet état. Ils vont même plus loin pour dénoncer qu’il s’agirait d’une stratégie pour justifier une évacuation sanitaire à l’étranger. Les autres, quant à eux, accusent la brutalité qu’elle a subie puisque non seulement c’est une femme, mais encore c’est une parlementaire, de surcroît l’acte s’est passé en pleine session ordinaire. La guerre de communication se constate réellement sur internet. Depuis lundi, les observateurs devenaient juristes, chacun à sa façon, et les débats tournent surtout autour de la loi en vigueur. La notion de flagrant délit revenait fréquemment sur les lèvres. Les critères de flagrance étaient réunis pour pouvoir poursuivre la députée ? Flagrant délit sur quoi ? Ce sont, entre autres, et surtout les questions qui se posent sur cette affaire. Comme aucune loi ne stipule la réglementation des circulations de capitaux, l’enquête à Fiadanana semble se pencher beaucoup plus sur le projet « mardi noir » visant à semer le chaos dans la capitale.
D.R