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mardi, juillet 1, 2025
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Affection respiratoire des enfants : Pollution intérieure, attention danger

Les « fatapera », foyers à charbon de bois, sont à bannir des espaces clos des habitations.

Les foyers à charbon de bois sont à bannir de l’intérieur des habitations en raison de la pollution intérieure, extrêmement dangereuse pour l’appareil respiratoire des enfants, résultant des émanations et de la fumée qui se dégagent de ce type de réchaud.

La pollution intérieure est tout aussi dangereuse que la pollution atmosphérique à l’extérieur des habitations. En raison des émanations, notamment de monoxyde de carbone, pouvant être mortel, ainsi que de la fumée qui s’en dégage, les « fatapera » placés à l’intérieur des habitations ou dans des espaces peu aérés de la maison, sont à l’origine de nombreuses affections respiratoires des enfants à Madagascar aussi bien en ville que dans les zones rurales. Ce type de réchaud fonctionnant au charbon de bois, très utilisé dans la Grande île, est présent dans plus de 90% des ménages malgaches. Son utilisation à l’intérieur des habitations, est également une pratique courante. Chose à éviter absolument en raison des répercussions sur la santé.

Autres pollutions. En réalité, ce n’est pas uniquement la pollution intérieure qui a des effets nocifs sur la santé des enfants. La pollution bactérienne de l’eau, causée en grande partie par la défécation à l’air libre, touche plus de 86% des ménages à Madagascar selon la dernière enquête MICS, publiée par l’UNICEF. Cette contamination de l’eau, qui affecte les enfants par la diarrhée et les infestations de parasites intestinaux, contribue à la malnutrition chronique dont souffre un enfant sur deux à Madagascar, car ils ne peuvent assimiler les éléments nutritifs. Là encore, ce sont les populations les plus pauvres qui sont les plus exposées.

Atelier de sensibilisation. Tout récemment, le problème de la pollution et son impact sur les enfants, a été au centre des discussions dans le cadre d’un atelier de sensibilisation organisé à Antananarivo par l’ONG Pure Earth et l’UNICEF. Une initiative inédite qui se penche sur une urgence absolue. Faut-il rappeler qu’au niveau mondial, la pollution de l’air, à elle seule, est responsable de plus de 7 millions de décès. A Madagascar, on estime que plus de 20% des décès, soit un décès sur cinq, est causé par une exposition à la pollution. L’atelier a ainsi été l’occasion de rappeler que la pollution est à multiple facettes et que ses impacts majeurs touchent en particulier les enfants. Air, eau et sol peuvent être affectés, parfois pour de longues périodes, par de multiples polluants qui ont un impact sur la survie et la croissance des enfants, etc.

Impacts multiples. La pollution a un impact souvent caché. Elle est responsable de maladies respiratoires, de retard de croissance, de naissances prématurées, voire de malnutrition. Elle est également considérée comme étant, en partie, à l’origine des maladies émergentes comme les cancers, les retards mentaux, etc.  Par ailleurs, en raison de ses nombreux impacts, elle est à l’origine de l’absentéisme scolaire et de la dégradation de l’environnement. « Par son impact sur les activités agricoles, par les feux de brousse, par la raréfaction des espèces animales, en particulier marines, elle contribue à la pauvreté et nuit au développement de Madagascar », souligne l’UNICEF.

Pistes de solution. Le forum, tenu récemment, a également été une occasion d’identifier les solutions possibles au problème de pollution sous ses multiples formes. A commencer par la conscientisation de la population sur la dangerosité de la pollution. Cependant, l’amélioration de la mesure de la pollution, en particulier la pollution atmosphérique, devrait être une priorité afin de  mieux identifier les sources et les solutions adéquates. Dans les ménages, le changement dans les habitudes en matière d’usage domestique du foyer à charbon de bois, a toute son importance. Il en est de même pour l’amélioration de la qualité de l’eau comme celle de l’air, la réduction de la défécation à l’air libre et la lutte contre les feux de brousse.

Législation. Pour avancer dans ce sens, le renforcement, voire le durcissement de l’arsenal législatif et réglementaire doit accompagner tout le processus. Ces mesures permettront d’améliorer le parc automobile et les rejets industriels ainsi que le traitement de l’eau. Autrement dit, il s’agit de rationaliser l’usage des énergies fossiles dans la mesure où des solutions alternatives existent, les énergies hydrauliques, éoliennes et solaires étant fort prometteuses à Madagascar. Par ailleurs, d’autres défis restent à relever, telle la réduction du tabagisme et de l’usage d’engrais et pesticides, l’encadrement des industries les plus polluantes ou encore l’accélération de la reforestation.

Un prochain rendez-vous est déjà envisagé dans quelques mois pour faire le point sur les progrès.

Hanitra R.

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