
Aussitôt, le « sakoroka » a viré à un virulent combat avec des jets de pierre et des coups de bâtons.
A qui profite le crime ? C’est la question qui se pose face à la situation actuelle au niveau de la Commune Urbaine de Toamasina. En effet, bon nombre d’observateurs se demandent qui tire profit du blocage total de l’Administration au niveau de la Mairie du Grand Port. Certains soupçonnent une implication des tenants du régime HVM derrière cette situation chaotique. « Un maire MAPAR ne peut pas diriger la capitale économique du pays ». Depuis quelque temps, les employés grévistes commencent à réclamer le remplacement du Maire, Elysée Ratsiraka par un Président de la Délégation Spéciale (PDS). Hier, un affrontement a eu lieu entre les partisans du Premier Magistrat de la Ville de Toamasina et les employés grévistes. D’après les informations, des partisans du Maire, 70 hommes et femmes environ, dirigés entre autres par le Premier Adjoint au Maire, le Directeur du Personnel et le Directeur du Cabinet de la commune ont accompagné Elysée Ratsiraka, alors que ce dernier a prévu de rejoindre son bureau vers 10 heures. A leur arrivée devant la Mairie, des altercations avec les agents de la commune qui se sont réunis au sous-sol du bâtiment se sont éclatées. Alors que les employés grévistes ont bloqué leur passage, les « gros bras » ont pour leur part forcé l’entrée. Aussitôt, les affrontements ont viré à un virulent combat avec des jets de pierre et des coups de bâtons. Bilan : une dizaine de blessés dont un grave parmi les employés. De sources locales ont même laissé entendre que le pronostic vital est engagé pour ce dernier. On recense également quelques blessés dans les rangs des partisans d’Elysée Ratsiraka.
« Grève illégale ». Après le « sakoroka », les deux camps se sont renvoyés la responsabilité. Pour sa part, le Maire Elysée Ratsiraka est sorti de son mutisme après avoir joué la carte de la discrétion depuis le début de la grève des employés. Selon ses dires, « la grève est illégale et ne respecte pas les principes démocratiques. Et ce, dans la mesure où les conditions et la procédure de grève ne sont pas remplies ». Il n’y aurait pas de préavis de grève déposée au préalable. « J’ai déjà payé deux mois de salaires impayés, par ailleurs, le paiement des deux mois restants aura lieu la semaine prochaine », a-t-il déclaré. Une manière au Premier Magistrat de la Ville du Grand Port d’exprimer sa bonne volonté de résoudre ce conflit afin de permettre la mise en œuvre des actions de développement dans cette localité. Il convient de noter que la Commune Urbaine de Toamasina affiche un manque à gagner de 6 à 10 millions d’Ariary par jour depuis le début de cette grève, soit 300 000 000 millions d’Ariary par mois.
Négociations. Pour mettre fin à l’affrontement d’hier, les éléments de l’Emmo-Sécurité dirigés par le Commandant du Groupement de la Gendarmerie de la Région Atsinanana étaient obligés d’intervenir. Ils ont enlevé les banderoles des deux parties protagonistes installés devant la Mairie. De sources bien informées, les Forces de l’ordre ont également dirigé une médiation afin d’encourager les partisans d’Elysée Ratsiraka et les employés grévistes à revenir sur la table des négociations. Pourtant, rien n’a filtré de cette rencontre qui a duré plusieurs heures. Ce jour, Toamasina reste encore une ville sous tension. Le risque d’un nouvel affrontement n’est pas à écarter. Les agents de la commune sont encore très remontés face à leur collègue qui lutte entre la vie et la mort suite à ses blessures. Histoire à suivre.
Davis R