
Un des meilleurs concerts du semestre à l’Aft Andavamamba hier avec deux monstres sacrés du thrash métal malgache. Kazar et Martz ont perpétué leur légende.
Cela sentait le métal aux alentours de l’Alliance française d’Andavamamba hier après-midi. Aussi brûlant que les riffs de Kazar et de Martz qui ont allumé les flammes de l’enfer sur la scène de ce centre situé dans un quartier populaire de la capitale. Sans vouloir forcer, c’était bel et bien le rendez-vous rock du semestre, le rendez-vous musical tout court. Retrouver ces deux monstres sacrés du métal malgache sur le même spot, c’est un rêve de gosse pour Nantenaina Randriamifidy, fan de thrash métal. « Il y a les groupes de la nouvelle génération, plus cérébral. Avec ces deux groupes, on revient au style des années 90, c’est instinctif ».
Depuis quelques années, les habitants du quartier d’Andavamamba ont l’habitude de voir ses bandes d’ami(e)s avec leurs blousons griffés, des effigies thrash, des airs blasés… sillonner dans le coin, et ces lieux de vêpres lors de concert de rock à l’Aft. « Ils sont très solidaires, calmes mais parfois bruyants. Vous retrouverez des jeunes, des filles, des garçons… Ils profitent vraiment de leur jeunesse », s’amuse Edouard Andritiana, un quinqua des environs. Pour ainsi dire, ambiance des moments uniques. Puisque Kazar et Martz en un concert, s’il est nécessaire de faire la comparaison. C’est en quelque sorte, mettre Anthrax et Metallica sur la même scène.
Vive les vêpres. Vers 14 h, difficile de savoir précisément pour le spectateur lambda grisé par la fièvre qui régnait dans la salle, épaulé par quelques verres de nectar des dieux, les premières notes ont sonné. Ajoutant encore plus de fièvre, les barricades installées sur la devanture de la scène. Les services de sécurité, aussi tendus que la corde « ré » de la guitare électrique de MilonKazar. Le rock malgache dans son état grâce. Le contexte, les organisateurs : Sandix, la musique, les groupes et les spectateurs, tout cela combiné a donné une des plus belles messes du métal malgache cette année. Tandis que le mini bar installé pour l’occasion s’animait de joie et de sourires, un tableau digne d’un Rubbens. Sur scène, rien à redire. Un Naina Raveloharison, leader du groupe Martz terriblement efficace.
Son groupe aligne les titres avec une constance diabolique. Pourtant en coulisse, le monsieur est aussi pieux qu’un ascète. Le calme apparent de Milon, toujours aussi flegmatique qu’un lord anglais devant son thé. Ce concert de Kazar et de Martz à l’Aft Andavamamba sera aussi des images qui restent gravées à jamais. Si Kazar a joué les titres comme « Baroho », Martz n’a pas dérogé à sa règle. Chanter pour les opprimés et les faibles, sans oublier ce brin de fatalisme trash très bien huilé. Il a fallu environ trois heures de concert pour assouvir les spectateurs venus en masse.
MaminirinaRado