Les fonctionnaires malgaches, à travers leurs groupements syndicaux respectifs, envisagent une mobilisation générale, lors de la célébration de la fête du Travail, pour contester ce qu’ils appellent : «tsy rariny».
La célébration de la fête du Travail, le 1er mai prochain, risque d’être mouvementée, avec ce que concoctent les syndicats des fonctionnaires malgaches. A en croire les quelques membres qui ont représenté le F3M «Fiaraha-mientan’ny mpiasam-panjakana malagasy» lors d’une conférence de presse, hier, au siège du SEKRIMA ou «Sendika Kristiana Malagasy», cette fête sera célébrée dans un contexte de «contestation». «Ce grand rendez-vous tournera autour de quelques points : ce sera une occasion pour nous de partager notre grande tristesse face à toutes les formes de corruption et de non respect de lois qu’ont toujours manigancé les «Raiamandreny» qui devraient pourtant servir d’exemples à Madagascar. Par ailleurs, ce sera lors de cette rencontre que nous allons également déclarer que nous ne pouvons plus supporter toutes formes de «kolikoly» qui ne font que détruire les fonctionnaires. Et enfin, nous allons porter des brassards aux couleurs du drapeau national, pour prouver que tous les fonctionnaires malgaches sont solidaires pour les causes qu’ils défendent», a souligné Maharavo Ratolojanahary dit Doudou, lors de cette rencontre avec les représentants des médias. Quelques exemples ont été même pris par le F3M pour illustrer leurs propos concernant la corruption. «Comment expliquez-vous l’arrivée de la GIGN pour stopper les kidnappings à Madagascar? Pour nous, c’est tout simplement parce que les étrangers n’ont plus confiance aux militaires malgaches. En outre, la communauté internationale, notamment les bailleurs de fonds, n’a plus confiance en l’Etat à cause de ces histoires de bois de rose qui ne sont jamais réglées. Donc, l’on fait actuellement face au gel des financements», explique Doudou.
Dans tout le pays. Ainsi, une grande manifestation mobilisant tous les fonctionnaires malgaches sera prévue lors de cette célébration de la fête du Travail. Toutefois, ni le lieu ni l’heure exacte de ce mouvement syndical n’a été encore précisé. Aussi, la question est de savoir si les organisateurs de cette grande rencontre auront l’autorisation des dirigeants de la ville des Mille, ou pas. «Nul n’aura le droit de nous interdire de célébrer une fête internationale. Et justement, nous allons nous réunir fréquemment jusqu’à l’arrivée de ce jour pour étudier toutes les formes de prétextes qui auront pour objectif d’interdire ce mouvement. Et faut-il souligner que ce mouvement prendra place dans tout le pays?», rajoute pour sa part, Florentin Ramamonjisoa, président du F3M. Ce qui est sûr, c’est que les forces de l’ordre seront les premières à être présentes sur les lieux des manifs… pour travailler.
Arnaud R.
