À Washington, Madagascar et ses partenaires africains multiplient les démarches pour sauver l’AGOA, un accord commercial vital qui soutient les exportations malgaches, notamment dans le textile et la vanille.
Les semaines à venir seront décisives pour l’avenir des exportations malgaches vers les États-Unis. À Washington, une délégation de haut niveau défend actuellement la reconduction de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un mécanisme qui depuis 25 ans offre un accès préférentiel aux produits africains sur le marché américain. La date butoir du 30 septembre 2025, marquant l’échéance de l’accord, place Madagascar face à un enjeu majeur, celui de préserver la compétitivité de ses filières exportatrices, en particulier le textile et la vanille. La mission malgache, conduite par le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa ; associe le ministre des Mines, Olivier Rakotomalala ; le directeur général des Douanes, Ernest Lainkana Zafivanona ; et des représentants des grandes entreprises nationales – Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP), MAZAVA, GAMA Textile Madagascar et Groupement des Exportateurs de Vanille de Madagascar (GEVM). Ensemble, ils plaident auprès des décideurs américains pour que l’AGOA soit prolongé, condition essentielle au maintien de milliers d’emplois liés aux exportations vers les États-Unis.
Front uni
Par ailleurs, une réunion organisée à l’ambassade de Madagascar à Washington a réuni d’autres pays bénéficiaires – Lesotho, Kenya, Tanzanie, Île Maurice – ainsi que des acteurs du secteur privé kényan. Présidée par l’ambassadrice Solo Andry Lantosoa Rakotomalala, cette rencontre a abouti à l’élaboration d’un message commun destiné à renforcer le poids des démarches africaines. L’enjeu dépasse le seul cadre malgache. Selon le Center for Strategic and International Studies (CSIS), un échec dans la reconduction de l’AGOA enverrait un signal négatif aux partenaires africains et fragiliserait la diplomatie économique américaine. Dans une région riche en minerais critiques – à Madagascar, en RDC, en Tanzanie et en Afrique du Sud – l’avenir de l’accord s’inscrit désormais au croisement des intérêts commerciaux et stratégiques. Pour Madagascar, la reconduction de l’AGOA reste un impératif, car au-delà des exonérations douanières, il s’agit de préserver un moteur de croissance, de stabilité et d’attractivité économique, dans un contexte mondial où la concurrence s’intensifie.
Antsa R.