
Les acteurs de développement ont soutenu la prise en compte de l’agriculture dans la mise en œuvre des politiques de développement du secteur agricole.
L’agriculture familiale est un ensemble des activités agricoles reposant sur la famille. Cette dernière gère elle-même son exploitation à petite et moyenne échelle couvrant une superficie totale entre 200 et 300 ares et qui est caractérisée par une faible mécanisation et d’utilisation d’engrais. Le revenu perçu par la famille est issu de la polyculture avec la prédominance des cultures maraîchères ainsi que de la pluriactivité telle que l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat. Les dépenses sont ensuite affectées essentiellement à la nourriture. « Au niveau mondial, l’agriculture familiale touche près de 40% de la population mondiale. Et à Madagascar, c’est un élément incontournable de la croissance économique », a soulevé Jean François Belières, Chercheur en Economie Rurale au sein du CIRAD et détaché au FOFIFA, lors de la Journée Politique qui s’est tenue dernièrement dans le cadre de la semaine de l’Agriculture Familiale.
Lacunes et opportunités. Il s’agit d’un événement co-organisé par l’Unité de Politique de Développement Rural (UPDR) au sein du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, le PADR et le CIRAD. « L’objectif est de faire connaître au grand public la place de l’agriculture familiale dans les divers documents politiques et stratégiques existant ou en cours d’établissement à Madagascar comme le PSAEP, le PSE, le PNDR et la LPDR. Cela permet également d’initier un processus de reconsidération de la place de l’agriculture familiale au centre de ces diverses politiques et stratégies en identifiant les lacunes à combler et les opportunités offertes afin de favoriser la transition vers un développement plus équitable et plus équilibré », a-t-il poursuivi.
Affaire d’Etat. En fait, l’agriculture familiale constitue la principale source de revenu et un moyen de subsistance pour plus de 80% de la population dans la Grande île. Elle contribue également à 40% du Produit National Brut. En fait, « l’agriculture familiale est à la base de toute politique de développement. Elle joue un rôle essentiel dans la production alimentaire. C’est également un facteur majeur dans l’approvisionnement alimentaire de la population », a-t-il enchaîné. Pour Madagascar, c’est un pays à vocation agricole. Le développement agricole constitue ainsi une affaire d’Etat. C’est pourquoi, « il faut territorialiser les politiques agricoles et coordonner les politiques sectorielles suivant l’approche Partenariat Public-Privé-Producteurs adoptée au sein du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural depuis ces dernières décennies », a évoqué Andry Ybe Rakotondrainibe, Agro-sociologue au sein de l’UPDR.
Politique de développement. Toutes les parties prenantes à la journée Politique/Agricultures Familiales, ont d’ailleurs convenu qu’il faut mettre en place une politique de développement de l’agriculture familiale, ayant un regard particulier pour les jeunes formés pour développer des filières porteuses. Une loi nationale sur l’agriculture s’impose aussi en concertation avec tous les acteurs concernés. Par ailleurs, la mise en place d’un organisme d’appui pour chaque filière, le soutien de l’agriculture familiale par l’accès effectif aux services comme la formation et les intrants ainsi qu’aux infrastructures telles que les routes et les barrages s’avèrent prioritaires.
Retombées positives. Notons que Madagascar dispose actuellement déjà de plusieurs documents de politique et stratégies conçus pour faire développer le secteur agricole de manière durable. Le PSAEP/CAADP, qui est un nouveau référentiel pour le développement de ce secteur et reconnu par tous les partenaires techniques et financiers, sera bientôt élaboré. Le Programme National d’Investissement Agricole, Elevage et Pêche, sera finalisé ce mois-ci, pour pouvoir réaliser ce nouveau référentiel. « Il faut que l’agriculture familiale soit ainsi prise en compte dans la mise en œuvre de ces programmes pour qu’il y ait réellement des retombées économiques positives conséquentes au niveau des ménages ruraux », a-t-il conclu.
Navalona R.