
Un 2e congrès des paysans appuyés par l’association Agrinature en partenariat avec Shumei International a eu lieu à l’Ekar Manjakaray.
Le nombre de paysans adoptant la technique de l’agriculture naturelle ne cesse d’augmenter même s’ils sont encore localisés dans la région Analamanga. En outre, leur production a également connu un rythme ascendant. Tous les paysans qui ont assisté au 2e Congrès organisé dernièrement par l’association Agrinature à l’Ekar Manjakaray, en témoignent. « Ils sont non seulement satisfaits au niveau du goût de leur production mais aussi du rendement obtenu. En effet, ils ont maintenant atteint le même rendement de productivité de l’agriculture conventionnelle », a déclaré M. Saratani, le président de l’association Shumei-France lors de sa rencontre avec la presse.
Technique « Shumei ». Rappelons que l’association Agrinature travaille en partenariat avec l’ONG Shumei Internationale basée au Japon pour développer l’agriculture naturelle à Madagascar, et ce, depuis quelques années. Il s’agit notamment d’une technique dite « Shumei » qui n’emploie ni pesticide, ni herbicide, ni engrais chimique, ni fumier tout au long du cycle de production agricole. En revanche, l’utilisation des composts faits à partir d’ herbes séchées et des végétaux frais tels que le « Tanamasoandro » ou le « Radriaka », très répandus en culture sauvage à Madagascar, est privilégiée dans le but de maintenir le sol humide et friable. « Auparavant, c’était assez difficile de vulgariser cette technique de l’agriculture naturelle au niveau des paysans en raison de leur mentalité. En effet, ceux-ci pensent toujours qu’il faut mettre quelque chose dans la terre comme les fumiers pour avoir un bon rendement alors que leur technique de production traditionnelle était basée sur le respect de la nature », a poursuivi cet expert japonais.
Recherche de débouché. Au niveau de l’association Agrinature, « nous ciblons maintenant les petits exploitants agricoles vulnérables qui n’ont pas les moyens de se procurer des intrants agricoles afin que ceux-ci puissent nourrir leurs familles. Des écoles sont également intéressées à pratiquer cette agriculture naturelle pour lutter contre l’insécurité alimentaire », a fait savoir Mme Rakotomalala, la présidente. Par ailleurs, la création d’un point de vente de produits agricoles issus de cette technique « Shumei » est en vue dans la Capitale. « Ce qui permettra de soutenir les paysans adoptants à la recherche de débouché. Les consommateurs en bénéficient également car ils pourront se procurer des produits frais et sains », a-t-elle enchaîné. Force est également de remarquer que la technique de l’agriculture naturelle est adaptée à toute spéculation. On peut citer, entre autres, le riz, les cultures maraîchères comme les brèdes et les légumes ainsi que les fruits telles que les oranges et les bananes. Notons que les techniciens japonais représentant Shumei International effectuent une visite dans les sites de production des paysans adoptants trois fois dans l’année afin de constater de visu l’évolution de leurs activités agricoles.
Navalona R.