Plus de 8 personnes sur 10 vivent en milieu rural et l’agriculture demeure la première source de nourriture et de revenus à Madagascar. Les femmes y portent l’essentiel des cultures vivrières tout en assurant la gestion du foyer, mais leur accès aux ressources reste limité. Une nouvelle dynamique s’amorce avec l’Évaluation genre pays (CGA) conduite par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, avec l’appui de la FAO, pour ancrer l’égalité de genre au cœur des politiques agricoles. Pilotée dans un esprit de concertation, l’évaluation a offert un espace d’échanges entre pouvoirs publics, organisations paysannes et partenaires techniques. Ses recommandations seront intégrées au Programme national d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN II) afin d’orienter des mesures concrètes. Parmi les mesures évoquées figurent la sécurisation de l’accès des femmes à la terre et au crédit, l’extension des services de conseil agricole sensibles au genre, le renforcement des organisations de productrices, et une meilleure prise en compte du temps domestique dans la planification rurale.
Productivité
Selon la FAO, l’enjeu est économique autant que social. Les données internationales confirment que si les femmes rurales disposaient du même accès que les hommes aux ressources productives, la production agricole mondiale croîtrait de 20 à 30 %, contribuant à la réduction de l’insécurité alimentaire. À l’échelle nationale, cet effet de rattrapage se traduirait par des gains de productivité, une diversification des cultures et une résilience accrue face aux chocs. Pour Mbuli Charles Boliko, représentant de la FAO à Madagascar, « l’égalité de genre n’est pas une faveur, mais un levier pour libérer le potentiel des femmes rurales et renforcer toute la société ». En inscrivant la dimension genre dans la planification publique et les investissements du PNIASAN II, le pays se donne les moyens d’un développement rural plus inclusif, durable et efficace.
Antsa R.