
Quatre millions de personnes sont actuellement affectées par l’insécurité alimentaire à Madagascar et près du tiers des ménages sont en situation d’insécurité alimentaire. Les régions Androy et Atsimo Andrefana sont les plus touchées.
Sécurité alimentaire, santé, eau, hygiène et assainissement. Dans tous ces domaines, des appuis conséquents sont plus que nécessaires aux populations les plus vulnérables des parties sud et sud-est de Madagascar, où les récoltes sont quasi-nulles et la prochaine période de soudure qui débutera en octobre, particulièrement difficile. La situation est assez récurrente notamment dans les régions Androy et Atsimo Andrefana, constamment confrontées à divers problèmes relatifs à une faible pluviométrie et autres catastrophes naturelles. Dans ces régions où l’on enregistre les taux les plus élevés d’insécurité alimentaire, sévère ou modérée, selon les récentes estimations du CFSAM (Crop and Food Security Assessment Mission) en août 2014, l’insécurité alimentaire sévit de manière inquiétante et affecte notamment les groupes les plus vulnérables tels les enfants et les femmes.
5 milliards. C’est dans le dessein d’apporter un soutien conséquent à ces personnes qu’un financement d’environ 5,17 milliards d’ariary (2,20 millions USD) vient d’être alloué par le Japon, dont près de 3 milliards d’ariary (1,3 million USD) alloués au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et 2 milliards d’ariary (900 000 USD) au Programme alimentaire mondial (PAM). Un appui dont bénéficieront les régions Anosy, Atsimo Atsinanana, Menabe, mais également l’Atsimo Andrefana et l’Androy. Ces dernières souffrent particulièrement des effets conjugués de plusieurs chocs (pluviométrie irrégulière, cyclones, inondations, invasion acridienne, prix élevés de la nourriture) aggravés par des précipitations insuffisantes. Outre la malnutrition chronique et sévère, l’accès aux services de vaccination et l’accès à l’eau et à l’assainissement demeurent un problème pour un grand nombre de ménages dans ces régions. A titre indicatif, la prévalence de la malnutrition sévère est de 8 % et le taux de malnutrition chronique varie entre 40 % et 47 %. Dans le Menabe, quatre enfants de moins de cinq ans sur dix ont un retard de croissance. Par ailleurs, dans quatre de ces régions, plus de 80 % des ménages pratiquent la défécation à l’air libre et moins du quart de la population a accès à l’eau potable.
Au rouge. Face à autant d’indicateurs au rouge, l’UNICEF, par le biais de ce financement japonais, mettra en œuvre des projets de nutrition, santé, eau, hygiène et assainissement. C’est à ce titre que l’organisation procèdera à l’achat et à la distribution de 2750 cartons d’aliments thérapeutiques pour la prise en charge et le traitement des enfants atteints de la malnutrition chronique sévère. Par ailleurs, 410 agents de santé communautaire pourront être formés en matière de prise en charge communautaire de la malnutrition sévère. Le soutien japonais permettra également de dépister quelque 475 000 enfants de moins de cinq ans et de mettre en place un Centre de Récupération et d’Education Nutritionnelle Intensive (CRENI) et un Centre de Récupération et d’Education Nutritionnelle Ambulatoire (CRENA). Et enfin mais non des moindres, la promotion des pratiques d’assainissement dans 16 communes de chacune des régions bénéficiaires et la formation de 320 agents de santé communautaires sur l’approche « Assainissement Total Piloté par les Communautés », entreront également dans le cadre de cet appui du Japon. Dans le domaine de la santé, il s’agira d’acquérir et d’installer 20 réfrigérateurs solaires dans des centres de santé de base pour la chaîne de froid des vaccins.
Quant au PAM, le financement servira à mettre en œuvre le programme de réponse aux catastrophes naturelles. Il pourra ainsi assister 62 000 personnes à travers des programmes de renforcement et réhabilitation d’actifs communautaires. « Ces activités visent à soutenir les moyens de subsistance des ménages tout en leur assurant une consommation alimentaire adéquate durant la prochaine période de soudure, et leur sécurité alimentaire à plus long terme », a-t-il expliqué.
Hanitra R.