Une approche avant-gardiste de l’enseignement de la musique, l’EGM – Conservatoire de musique® est aujourd’hui une référence en matière d’acquisition de compétences et du respect des standards. Le Dr Aintsoniony Ranaivomiadana, nous illustre ses péripéties : de la conception à l’aboutissement actuel de son projet.
Un parcours musical exemplaire.Aintsoniony Ranaivomiadana, né à Antsiranana le 6 juin 1981, est actuellement directeur national d’EGM – Conservatoire de musique®. Son parcours sur le plan musical lui vient du côté paternel de sa famille ; une famille qui compte de nombreux musiciens talentueux. Pour lui, la musique, c’est une histoire de famille. Pour peaufiner ce talent, il a commencé par prendre des cours de musique chez Ratefy, pour ensuite enchaîner avec le CGM. C’est en autodidacte qu’il a appris les rudiments de la guitare avant de rencontrer et d’accompagner le grand maître Étienne Ramboatiana (Bouboul) pendant près de 7 longues années. Au fil des discussions, l’idée de créer le premier conservatoire de musique est née.
Un parcours académique qui ne présageait pas la musique.Au début, rien ne le prédestinait à faire carrière dans la musique. Il a fait des études en génie civil, un parcours récompensé par l’obtention d’un diplôme d’ingénieur. Il est également titulaire d’un Doctorat en musique et d’un Doctorat professionnel en Administration d’Entreprise d’une université française. Il a aussi suivi des études de droit et a obtenu le diplôme de licence.
Actuellement, la préparation d’un doctorat en sciences et techniques de l’éducation, commencé en 2019 est toujours d’actualité, malgré les difficultés à aller jusqu’au bout à cause de l’épidémie de coronavirus.
EGM, un peu d’ordre dans le chaos.Le Dr Aintsoniony Ranaivomiadana ne se voile pas la face quant au manque de sérieux dans le secteur de l’enseignement de la musique. Il a été constaté qu’il règne une certaine anarchie dans ce domaine. C’est dans l’idée de changer le fait que tout le monde allait dans tous les sens que le projet a été avancé.
Les échanges avec le maître Étienne Ramboatiana, au cours des années 1995 à 2000, ont été surtout marqués par le regret de ce dernier qui souligne souvent qu’ « on ne pouvait rien y faire ». Fait auquel Aintsoniony R. répliquait : « on peut y faire quelque chose, mais ça va prendre du temps »…
Et c’est ainsi que le projet est né.
Les obstacles sont toujours au rendez-vous.Comme le projet est parti de rien, les difficultés n’ont pas manqué de survenir. À l’époque, le secteur étant méconnu, rien qu’instaurer la confiance était un véritable challenge. Sans garantie, les établissements bancaires n’ont pas voulu prêter les fonds pour financer le projet. Il a donc fallu composer avec les moyens du bord. Petit à petit, patiemment. Le parcours fut long et très pénible, l’absence de soutien avait un fort impact négatif sur le développement des activités.
Une situation toujours préoccupante.La dernière crise de COVID ayant frappé tous les secteurs, elle aurait pu sonner le glas pour le projet. Les deux dernières années ont été focalisées sur le remboursement des dettes. Fort heureusement, grâce à Dieu, les emplois ont été préservés et le réseau dispose actuellement de 13 centres à Madagascar. La confiance et la fidélité du public ont été d’un grand secours pour traverser cette période sombre.
La musique, une mission pour l’avenir.Le but d’Aintsoniony Ranaivomiadana est de partager sa mission au plus grand nombre. Comme le maître Étienne Ramboatiana aimait à le dire: « La musique c’est l’école de la patience et de la discipline« . Il conçoit la musique comme étant l’école de la vie et soutient même qu’une personne qui n’a jamais étudié la musique, au moins une fois dans sa vie, serait passé à côté de quelque chose.
Ainsi, il s’investit pour continuer les efforts pour que la musique, vecteur de valeurs comme l’effort, la patience ou encore la discipline touche un plus grand nombre de personnes. Bien plus qu’un métier, c’est une mission !
Des passions en dehors de la musique.Éternel assoiffé de connaissances, il aime apprendre. Il s’intéresse donc à tous les sujets, toutes les matières qui peuvent l’aider à progresser. Ajouté à cela, il y a la passion pour le voyage, la découverte de Madagascar, notre pays dont il vante la beauté et la richesse ; un joyau qu’il faut prendre le temps de découvrir.
Un message qui s’adresse à tous.« Je dis souvent qu’avec un coup de pouce, même petit, nous pourrions faire tellement. Je fais appel au mécénat culturel et à tous ceux qui aimeraient travailler avec nous. Nous sommes désormais un établissement d’envergure, reconnu par l’Etat. Nous touchons et impactons des milliers de personnes par an. Nous avons une page facebook avec près de 100.000 abonnés. Nous pouvons être des partenaires intéressants. N’hésitez pas à nous contacter par mail à egm.mada@yahoo.fr ou sur Facebook: EGM Madagascar Conservatoire de musique ».
Narindra Rakotobe