
Si l’Etat, actionnaire majoritaire, a accepté d’aider Air Madagascar à travers une reconstitution du capital, c’est déjà un bon signe pour son avenir.
C’était dur, mais Air Madagascar s’en est quand même sortie. Les perturbations des vols intérieurs d’Air Madagascar durant la période de fin d’année ont fait beaucoup de mécontents, mais la compagnie est toujours là. Un mécontentement compris d’ailleurs par les dirigeants de la compagnie. « Nous tenons sincèrement à nous excuser auprès des passagers qui ont subi des désagréments provoqués par ces perturbations et reports de vols» nous a déclaré, hier, lors d’une interview, Haja Raelison, Directeur Général d’Air Madagascar. Des perturbations dues, rappelons-le, à l’insuffisance d’avion devant assurer les vols du réseau intérieur où les deux Boeing 737 ne sont toujours pas remplacés.
Négociations. Sur ce point, justement, les responsables de la compagnie sont encore en pleine négociation. Normalement l’ATR 72 déjà annoncé devait arriver en mi-décembre mais certains détails techniques doivent encore être revus. « On est en train de voir comment réduire le coût d’introduction qui est relativement lourd » selon toujours le D.G Haja Raelison. Par ailleurs, Air Madagascar est en train de voir et de négocier avec les fournisseurs, comment utiliser les autres ATR de sa flotte pour avoir les meilleurs résultats dans ce dossier d’acquisition d’avion. En tout cas, on est sûr à 95% sur l’option ATR 72 sur le réseau intérieur. En ce qui concerne le réseau régional et le long courrier, Air Madagascar joue visiblement la prudence. Ce, d’autant plus que, depuis que la compagnie a affiché sérieusement sa volonté de renouveler sa flotte, les fournisseurs ont multiplié et revu leurs offres. Boeing est déjà en lice, mais Airbus a également proposé des offres. Sans compter Bombardier Transport Aérien qui a déjà réalisé deux vols d’essai sur la ligne Tanà-Nosy-Be en fin d’année. « Le renouvellement de la flotte d’Air Madagascar est une nécessité, mais il se fera avec la meilleure offre. Notre objectif est d’appliquer une solution globale en considérant également les possibilités de formation des équipages, par exemple » selon toujours Haja Raelison. Bref, les négociations se poursuivent avec les avionneurs et une décision sera prise d’ici peu.
Restructuration financière. A quand exactement ? Le DG d’Air Madagascar n’a pas tenu à annoncer une date précise. « On le fera le plus rapidement possible », annonce-t-il. Non sans faire remarquer que la compagnie rencontre quelques problèmes au niveau de l’acquittement des coûts de ces avions. « Nous avons besoin d’un coup de pouce de l’Etat », a-t-il fait remarquer. Concernant justement l’Etat, ce dernier est loin d’abandonner Air Madagascar, dont il est l’actionnaire majoritaire. « Lors d’une récente assemblée générale, on a décidé, ensemble avec l’Etat, de poursuivre les activités d’Air Madagascar » selon toujours le DG Haja Raelison qui affiche un réel optimisme quant à l’avenir de la compagnie. « Air Madagascar survivra », a-t-il déclaré. Une survie qui va passer par une restructuration financière, étape obligatoire qui va lui permettre de subsister. Ainsi, si l’Etat va appuyer Air Madagascar par le biais d’une reconstitution du capital, des entreprises privées nationales pourraient également être appelées à la rescousse. En somme, c’est reparti pour Air Madagascar, le porte-étendard du pays qui va reprendre son envol.
R.Edmond