Maître Rakotobe Riki, l’avocat d’Air Madagascar dénonce un manque d’éthique de la part de la partie adverse.
« En aucun cas, la question de l’intégration ne rentre dans la compétence du tribunal administratif. Par conséquent, toute réintégration réclamée par les quatre agents sur la base de ces jugements est infondée ». Le communiqué interne publié par Air Madagascar est clair en parlant d’une incompétence territoriale, dans le sens juridique du terme, du tribunal administratif à se prononcer sur la réintégration des quatre agents licenciés.
Sursis à exécution. Un licenciement qui a eu l’autorisation de l’Inspection du Travail et qui a été déjà effectué par Air Madagascar, puisque les quatre agents ont été licenciés. Par la suite, ces derniers ont déposé une requête en annulation de l’autorisation de licenciement émise par l’Inspection du Travail. Une action qui a abouti à un sursis à exécution de l’autorisation de licenciement. « Le sursis à exécution décidée par le tribunal administratif ne signifie pas que les quatre agents en question sont réintégrés » déclare Riki Rakotobe, Avocat d’Air Madagascar, lors d’un entretien que nous avons eu avec lui. Une manière d’expliquer que la réintégration relève de l’Inspection du Travail et non pas du tribunal administratif. D’où ce communiqué d’Air Madagascar qui indique que la réintégration ne relève pas de la compétence du tribunal administratif.
Entorse. Un communiqué interprété d’une autre manière par l’avocat des quatre agents, Maître Willy Razafinjatovo qui, dans un journal télévisé s’est dit « indigné » du fait que le Directeur Général d’Air Madagascar « ait qualifié » le tribunal administratif d’incompétent. « Pour nous, c’est une façon de détourner sciemment l’esprit du communiqué en créant délibérément la confusion dans l’esprit du public entre la compétence matérielle et juridictionnelle dont il était question dans le communiqué et de la compétence tout court » selon toujours Me Riki Rakotobe qui a d’ailleurs informé le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de cette entorse à l’éthique du métier. Force est en tout cas de constater qu’effectivement, il n’y a visiblement pas eu, de la part du D.G d’Air Madagascar, une velléité de dénigrer la justice malgache, puisque dans le communiqué, il est question de compétence matérielle et juridictionnelle et non pas de compétence au sens du manque de savoir-faire.
Bataille judiciaire. Dans tous les cas, les procédures suivent leur cours dans cette affaire qui oppose la Direction générale d’Air Madagascar et les quatre employés licenciés. Pour le moment, ces derniers ont affaire avec l’Inspection du Travail concernant le sursis à exécution de l’autorisation de licenciement. Un sursis à exécution qui n’implique pas automatiquement la réintégration, laquelle relève du Tribunal de travail qui doit par conséquent être saisi de nouveau. En somme, la bataille judiciaire entre Air Madagascar et les quatre employés grévistes licenciés est encore loin d’être bouclée. Une bataille que certains saisissent pour des velléités politiques. Provoquant ainsi la confusion au sein de l’opinion publique.
R.Edmond.