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mercredi, mai 14, 2025
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Air Madagascar : Sit-in des syndicats et des employés

Les syndicats et les employés d’Air Madagascar y compris les techniciens, les agents d’escales et les préparateurs de vols ont manifesté leur solidarité hier. (Photo : Nary Ravonjy)
Les syndicats et les employés d’Air Madagascar y compris les techniciens, les agents d’escales et les préparateurs de vols ont manifesté leur solidarité hier. (Photo : Nary Ravonjy)

Les syndicats de la compagnie dénoncent une mainmise et un monopole français sur la ligne Madagascar-France, en mettant la compagnie nationale sous annexe B européen depuis trois ans.

« Lever l’annexe B ou pas de vol en provenance de la France ». C’est ce que les syndicats des employés de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar ont écrit sur une banderole érigée lors de leur sit-in hier dans son enceinte à Ivato. Plus précisément, ces syndicats d’Air Madagascar revendiquent le retrait de la compagnie dans cette liste noire, lui l’interdisant de survoler l’espace aérien de l’Union Européenne. En effet, « cela fait déjà trois ans que la compagnie est sur cette liste, alors que d’importantes dépenses ont été engagées dont la location d’Euroatlantic et le remplacement par la suite du boeing 767 américain, qui est rendu à son propriétaire après paiement d’une pénalité, par un Airbus A340 européen avec un équipage d’Air France, pour assurer uniquement la ligne Madagascar-France », a dénoncé Rado Rabarilala, représentant les syndicats des employés d’Air Madagascar.

Location chère. « Cet avion ne vole que 2 000 heures par an s’il lui faut 4 000 heures par an afin de rentabiliser son utilisation. En outre, on a remplacé le 2e Boeing 767 de la ligne Asie, qui est toujours loué depuis trois mois par un autre Airbus A 340. La location de pilotes français JETWAY et de certificat de transport aérien aux Islandais (AAI) coûtent inexorablement cher à la compagnie aérienne. Air Madagascar est également entouré d’un consultant spécialisé depuis ces trois ans. L’Etat en tant qu’actionnaire a en plus effectué trois fois une augmentation de capital de la compagnie, tout en annonçant un plan de redressement drastique », a-t-il rajouté. Malgré tous les efforts déployés, ainsi que le limogeage des deux directeurs généraux, la compagnie reste dans la liste de l’annexe B par la Direction de l’Aviation Civile Française. Les syndicats d’Air Madagascar ont ainsi manifesté leur mécontentement étant donné que la mise sous annexe B européen constitue un instrument utilisé par la partie française pour effectuer une mainmise, et le monopole de la ligne desservant Madagascar et France, d’après leurs dires. Cependant, Air Madagascar est toujours détentrice de l’agrément EASA PART 145 en matière de maintenance, et la certification IOSA, un label IATA délivré après audit, aux membres faisant montre de maîtrise de la profession de transporteur aérien. A preuve, les compagnies françaises dont Air France, Air Corsair, Air Austral et Air EWA lui font confiance pour leur assistance technique et supports opérationnels lors de leur passage à Madagascar.

Vols non perturbés. Ce sit-in n’est ainsi qu’un avertissement pour les syndicats d’Air Madagascar. Ils ont promis que les vols ne seront pas perturbés d’autant plus qu’il s’agit d’un mouvement pacifique. Leur objectif est de préserver l’intérêt d’Air Madagascar et la souveraineté du pays, car il s’agit d’une compagnie nationale. Le directeur général de la compagnie, Haja Raherison a rencontré les syndicalistes hier tout en leur expliquant qu’ils ont bien le droit de faire la grève, mais il faut que cela n’affecte pas les activités aéroportuaires ainsi que la sûreté et la sécurité aérienne. « Mais face à ce que nous jugeons une pratique visant à éliminer Air Madagascar et le non-respect du principe même de « transport aérien équitable et juste » sur la ligne Madagascar-France, les syndicats réunis et les employés ne resteront pas les bras croisés et entendent manifester jusqu’au bout afin de sortir la compagnie de ce gouffre qu’est l’annexe B », a réitéré Rado Rabarilala. Si aucune mesure n’est ainsi prise d’ici peu, les manifestants envisagerent de ne plus s’occuper que des vols d’Air Madagascar, d’après leurs explications.

Navalona R.

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