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lundi, septembre 15, 2025
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Air Madagascar : Un dossier à gérer avec le plus grand soin pour le régime

Le vrai redécollage d’Air Madagascar doit être un défi pour le régime Rajoelina

Le dossier Air Madagascar doit être géré avec le plus grand soin car l’avenir économique du pays dépend aussi d’un secteur aérien fort.

Quel avenir pour la compagnie nationale aérienne Air Madagascar ? C’est la question que se posent actuellement bon nombre d’observateurs du secteur aérien. Un avenir peu reluisant d’après certains car  Air Madagascar continue de traverser de nombreuses difficultés. Prix non compétitif, retards des vols, mauvaise qualité des services, constituent autant de maux qui minent Air Madagascar, dont le partenaire stratégique, Air Austral n’est pas aussi dans les meilleurs jours.

Litige

Mais l’épée de Damoclès  qui est encore suspendue sur la tête d’Air Madagascar est aussi le litige qui l’oppose à Air France et qui risque de lui coûter des dizaines de millions de dollars si la compagnie française gagne  la bataille. Après une ultime audience du tribunal de commerce de Paris le 2 juillet dernier, les deux  compagnies attendent  le verdict prévu le 17 octobre prochain, c’est-à-dire d’ici un mois. Le litige concerne rappelons-le, la location-vente des deux Airbus A 340 qu’exploite actuellement Air Madagascar pour ses vols long courrier.  En fait, c’est cette transaction signée en juin 2012, en  pleine transition et dans laquelle, la partie malgache est foncièrement perdante, qui est à l’origine des maux actuels de la compagnie.

Exorbitant

En effet, non seulement ces deux avions sont très vieux et consomment énormément de carburant, mais leur prix, à savoir 67 millions d’euros  s’avérait exorbitant. On ne comprend d’ailleurs toujours pas, pourquoi les autorités de l’époque avaient opté pour ces deux avions dont les valeurs résiduelles avaient chuté et dont la production avait été stoppée par Airbus depuis 2011. Depuis, pratiquement aucune compagnie aérienne ne voulait acheter ces quadriréacteurs consommant énormément de carburants et beaucoup trop cher à entretenir.  D’ailleurs, les dirigeants d’Air Madagascar ont toujours reconnu cette difficile exploitation et voulaient depuis longtemps s’en débarrasser. Justement, en avril 2018 et en accord avec Air Austral son partenaire stratégique, Air Madagascar a proposé un  rachat anticipé des deux Airbus A 340 acquis selon la formule du leasing avec option d’achat et dans lequel, Air Madagascar a déjà payé pour les deux avions 55 millions de dollars dont 12 millions de dollars d’intérêt. Mais l’erreur commise par la compagnie nationale a été d’avoir accepté  la clause de réserve de propriété permettant à Air France  de rester propriétaire légale des deux appareils jusqu’au paiement de la valeur totale.

Solde

Le désaccord entre les deux compagnies porte sur le montant du solde à régler par Air Madagascar. En effet, Air France réclame 46 millions de dollars tandis qu’Air Madagascar soutient qu’elle ne doit plus  que  23,5  millions de dollars de solde à régler pour les deux appareils.  Dans les  deux cas, Air Madagascar sera toujours perdant dans cette affaire. En effet, dans l’hypothèse où le tribunal de commerce de Paris donne raison à Air France, la compagnie malgache paiera donc au final 101 millions de dollars.  C’est-à-dire les 55 millions de dollars  de loyers déjà versés  plus les 46 millions de dollars réclamés. Et si le même tribunal accepte les conditions d’Air Madagascar, cette dernière achètera donc ces deux avions à 78,5 millions de dollars, c’est-à-dire les 55 millions de dollars déjà  payés plus les 23,5 millions de dollars de solde. Alors qu’à l’époque du contrat,  la valeur unitaire d’un Airbus A 340 ne dépassait pas les 20 millions de dollars.

Importance particulière

On attend donc le verdict qui sera prononcé par le tribunal du commerce de Paris, d’ici un mois. Dans tous  les cas, il s’agit ici d’un des dossiers les plus délicats que le régime Andry Rajoelina doit gérer. En effet, le secteur aérien joue un rôle de premier ordre pour la relance économique de Madagascar. Le futur Plan Emergence pour Madagascar y accorde d’ailleurs une importance particulière. Beaucoup d’erreurs ont été commises depuis  l’acquisition de ces deux appareils en 2012, en passant par ce que certains observateurs qualifient de mauvais choix de partenaire stratégique.  Le tir est à rectifier car d’ici peu , les trois ans accordés pour la remise à flot de  la compagnie expirent.

R.Edmond.

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