Le programme GEF6-AMP ou Extension et consolidation du réseau des aires marines protégées de Madagascar est une initiative mise en œuvre par le ministère de l’Environnement et du Développement durable, financée par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Il vise à étendre et à créer de nouvelles Aires marines protégées (AMP), tout en assurant leur gestion efficace pour contribuer au développement durable de Madagascar. En effet, « les écosystèmes marins dans le pays sont menacés par divers facteurs, notamment la dégradation des récifs coralliens et des herbiers marins, en raison du changement climatique et la pollution. Le blanchissement des coraux, induit par l’augmentation des températures de l’eau, ainsi que la pollution plastique et chimique, aggravent également cette situation. De plus, la déforestation des mangroves et la surpêche affaiblissent ces écosystèmes en détruisant des habitats essentiels et en perturbant les chaînes alimentaires marines, compromettant ainsi la biodiversité et la santé des océans. Cela entraîne une diminution des stocks de poissons, qui perturbent les équilibres écologiques et menacent la sécurité alimentaire des communautés côtières. En conséquence, la perte de ces ressources réduit la biodiversité, affecte le secteur touristique, essentiel pour les revenus locaux, et met en péril le niveau de vie et la survie des communautés côtières », a-t-on évoqué.
300 000 hectares
Face à ces enjeux, il est crucial de protéger et de restaurer la biodiversité marine à travers la création d’AMP et la gestion durable de ces ressources marines. Raison pour laquelle, GEF6-AMP finance onze projets atteignant jusqu’à 60 000 dollars chacun afin de renforcer l’efficacité de la gestion des AMP et des LMMA (zones marines gérées localement, non officiellement reconnues comme aires protégées), a-t-on appris. Au total, environ 300 000 hectares d’AMP et de LMMA bénéficient de ce programme. Il est à noter que ces projets sont menés par des organisations locales tel que le LMMA de Beheloka, l’un des bénéficiaires des subventions offertes par GEF6-AMP, dans le but d’assurer la gestion durable de la zone. Ce LMMA couvre une superficie totale de 6 041 hectares, dont 530 hectares sont classés en réserve marine permanente sous le nom de Réserve Ranolaly. La gestion de cette zone est assurée par les communautés locales à travers les LMMA Vezo Mitsinjo ny ho Aviny et LMMA Vonihara, avec le soutien de l’association Faniry. L’objectif consiste à améliorer les conditions de vie des communautés côtières, dépendantes des ressources marines comptant environ 2 000 habitants, dont 400 pêcheurs.
Règles de conservation
Afin de réduire la pression sur les écosystèmes marins et renforcer la résilience de ces communautés, des activités génératrices de revenus sont mises en place pour diversifier les sources de revenus et diminuer la dépendance à la pêche. Plus de 60 femmes bénéficient, entre autres, de formations en couture, tressage et élevage de canards. Ce qui leur permet de diversifier leurs activités économiques. Parallèlement, des cours d’alphabétisation pour adultes sont proposés pour renforcer les compétences et améliorer les conditions de vie de la population. Des actions de restauration des écosystèmes marins sont également mises en œuvre, comme la plantation de coraux et des suivis écologiques, afin de restaurer la santé des récifs coralliens et préserver la biodiversité marine. En outre, des formations sur la pêche durable sont prévues pour les pêcheurs, avec un accent sur les pratiques de pêche en haute mer et l’utilisation d’équipements conformes aux normes environnementales. Ces mesures visent à respecter les règles de conservation et préserver les ressources marines, a-t-on conclu.
Recueillis par Navalona R