Menabe Antimena fait partie des aires protégées les plus menacées à Madagascar en raison de l’envahissement des migrants venant du Sud qui ne font que la détruire.
D’aucuns reconnaissent que des migrants en provenance de la région du Sud de Madagascar envahissent l’aire protégée de Menabe Antimena en y défrichant notamment les forêts en vue de pratiquer des cultures illicites de maïs et d’arachides. En effet, ces deux spéculations sont actuellement très prisées sur le marché local en vue de la transformation industrielle. Toutes les parties prenantes œuvrant dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité de la Grande île, ont tiré la sonnette d’alarme dans le but de sauver à tout prix de cette aire protégée étant donné que l’économie de la région du sud-ouest de la Grande île, en dépend énormément. Cependant, d’après les informations communiquées par la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM), la forêt sèche de Menabe Antimena est détruite à 70%. Outre le défrichement des forêts, les feux détruisent également cette aire protégée.
Fonds d’Intervention Spéciale. Face à cet état de fait, cette Fondation œuvrant pour le financement pérenne des aires protégées du pays, s’est engagée à octroyer un fonds d’intervention spéciale suite à la demande de l’ONG Fanamby, qui est le gestionnaire de Menabe Antimena, en intervenant sur une parcelle. L’objectif est de sécuriser les noyaux durs de cette aire protégée. Ainsi, l’ONG Fanamby se charge de renforcer les patrouilles au niveau des noyaux durs de l’aire protégée, en saisissant entre autres, les produits illicites tout en poursuivant les délinquants. Elle apporte un soutien aux autorités locales et aux autres partenaires pour leurs arrestations. La coordination des actions avec les agents de feux et les autres parties prenantes pour l’extinction des feux, n’est pas en reste. Il faut savoir que la FAPBM a apporté une contribution financière de l’ordre de 16 200 000 MGA, portant sur les ressources humaines et matérielles nécessaires à cette patrouille, pour ce faire.
Arrêter les dégâts. Ce financement est similaire à celui octroyé en 2018, conséquent à l’augmentation exponentielle des feux, relative à une forte augmentation de la population et à l’insécurité dans la zone. Il prélude des subventions annuelles octroyées par la FAPBM, qui seront effectives à partir de mai 2022. Cette dernière souhaite ainsi que ces financements additionnels contribuent de manière pérenne à arrêter les dégâts dans l’aire protégée et à renforcer les efforts de restauration. Il est à noter que Menabe Antimena joue un rôle important dans une région Sud aride. En effet, la forêt sèche qui la recouvre maintient le sol, grâce aux racines, tout en conservant et préservant les nappes phréatiques. Les communautés locales et les grandes villes environnantes comme Morondava et Mahabo, bénéficient également de ce réservoir naturel d’eau. En outre, les touristes surtout internationaux sont attirés par les richesses naturelles en biodiversité de la région de Menabe.
Solidarité gouvernementale. Cependant, cette aire protégée risque de disparaître à jamais si aucune mesure concrète n’est prise. Pour l’Alliance Voahary Gasy, une plateforme des organisations de société civile œuvrant pour la protection de l’environnement suggère entre autres, la fermeture hermétique de cette aire protégée fortement menacée. Des mesures d’accompagnement doivent être en même temps appliquées aux communautés méritantes qui acceptent de mener des activités alternatives génératrices de revenu durable au lieu de pratiquer des cultures sur brûlis dans la forêt. L’Etat devra, entre autres, faciliter l’accès au foncier à ces communautés. Dans la même foulée, des sanctions exemplaires doivent être infligées aux délinquants qui font une intrusion dans cette aire protégée et détruisent les ressources naturelles. Force est également de remarquer que les migrants du Sud ne viennent pas de leur plein gré pour détruire la forêt sèche de Menabe Antimena. Ils seraient payés par des « patrons » pour y cultiver du maïs et de l’arachide. Des collecteurs viennent ensuite acheter leur production au moment de la récolte. La société civile ne cesse de réclamer ainsi, la solidarité gouvernementale pour intervenir au démantèlement de ce réseau si l’on veut réellement sauver cette aire protégée.
Navalona R.