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dimanche, juillet 6, 2025
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Alarobia : Arrestation d’un orateur en pleine cérémonie de fiançailles   

« Manatrika eto ny ray aman-dreny tena manja, fa ny tarehiny aza voaravaka tandra », traduit librement par : « Les parents très élégants sont venus assister à cet événement, et même leurs visages sont décorés de grains de beauté ». L’orateur José William Raharison assurait l’animation des fiançailles d’un jeune couple, et dans son allocution, il a mentionné de manière satirique le passage susmentionné. Parmi les invités, une personne s’est sentie visée et a mal réagi. Énervée, cette dernière, avec son pouvoir de juge, a fait venir des policiers. Tout a tourné au vinaigre. « Deux policiers du commissariat d’Analamahitsy m’ont arrêté durant la cérémonie et j’ai immédiatement été emmené au poste de police », raconte l’orateur, qui n’avait pas encore compris jusque-là ce qui lui arrivait. Durant les auditions, on lui a expliqué la raison. Il a été taxé de diffamation publique par un magistrat présent dans l’assistance durant la cérémonie des fiançailles. « J’ai beau avoir expliqué que je n’ai visé personne et que la satire a été faite pour animer l’événement. En vain. Pendant 48 heures, j’ai été retenu dans la chambre de détention de la police », selon toujours notre interlocuteur. Cette histoire farfelue, et sans doute la première du genre, a eu lieu le 14 décembre 2019. Deux jours après, soit le 16 décembre, l’orateur a été traduit devant le Parquet et a bénéficié d’une liberté provisoire. Hier a eu lieu sa première comparution devant le tribunal correctionnel, qui prononcera le jugement le 11 février prochain. La partie civile n’a accepté aucune forme de règlement à l’amiable durant la saga judiciaire. C’est dire à quel point le concerné se sent heurté par la situation. Avisée des faits, l’association des orateurs de Madagascar s’est mise à défendre leur homologue. Ils attendent de pied ferme l’issue de l’affaire pour prononcer leur avis. Admettons qu’il y ait eu effectivement diffamation durant la cérémonie, comment se fait-il qu’un cas pareil nécessite la réquisition d’agents de police ? Qui plus est, le concerné a été arrêté sans aucune considération de son rôle durant les fiançailles. Autrement dit, il a été embarqué comme un malfrat. Et comme des personnes ont pris en images le déroulement de la situation, le code sur la cybercriminalité a vite été exploité pour encore justifier, sinon alourdir, les charges judiciaires. « Il y a entrave à la culture et le ‘soa toavina’. De nos jours, dans un pays qui prône la liberté d’expression, on confond les orateurs avec les bandits », a confié José William Raharison.

D.R

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