« Déstabilisé, fragilisé par les affaires de corruption, le pouvoir a choisi l’offensive. Ne sachant trouver un récit cohérent des mutations que doit traverser le pays. Le HVM, le parti du président était jusqu’à présent un attrape-tout ». C’est la position du président du « Club Développement Ethique », Albain Rabemananjara face à la situation politique actuelle. Selon ses dires, « les organisations de la société civile ressentent derrière ces agissements une velléité manifeste de l’Exécutif en place de restreindre l’espace étendu pour débattre les choses publiques. Il lance ainsi une chasse aux sorcières dans la presse. Il mobilise également des hommes en treillis, armés de kalachnikov, qui font intrusion dans les salles de cours. Et j’en passe une gestion calamiteuse des ressources du pays ». D’après le numéro Un du CDE, « l’incompétence des hauts responsables est flagrante. Et de gros nuages commencent à planer sur le pays. Le pouvoir donne l’impression d’être allergique à toutes critiques. Il n’aime visiblement pas la contradiction et semble avoir la malencontreuse propension à répondre à tout et à rien à la fois ». « Les Malgaches méritent mieux qu’un constat trop rapide selon lequel il n’y aurait pas de problèmes », estime-t-il.
Pour enfoncer le clou, Albain Rabemananjara d’ajouter : « le pays souffre incontestablement des conséquences d’une gouvernance maladroite et inappropriée face aux multiples défis du moment. Le régime prône une tolérance zéro contre les trafiquants et devrait de ce fait mobiliser ses moyens et ouvrir des enquêtes afin de vérifier le fondement et l’exactitude des allégations plutôt que de s’en prendre à la presse, porteuse d’informations pour le public ». « Il est temps que l’Exécutif dise clairement quelle voie il choisit pour le pays. Le président doit maintenant effectuer un nettoyage assez sévère pour réhabiliter la politique. Le régime est attendu sur ces défis qui modèlent l’avenir et non sur de stériles attaques visant la presse et autres abus de droit flagrants », a-t-il soutenu. Selon le président du CDE, « pour que l’ambition de donner à ce pays les meilleures chances de reconstruction et de développement dans le respect des droits fondamentaux ne soit pas une vaine promesse, le pouvoir doit montrer à tous des signes forts de sa volonté inébranlable, sans s’abaisser à de basses besognes ». Aussi, le CDE lance-t-il un appel à l’endroit du FFKM afin de mettre enfin en place un espace de discussions pour une véritable refondation et réconciliation.
Recueillis par Davis R