
« Agir pour l’avenir ». Le thème de 2018 pour la journée mondiale de l’alimentation (JMA), célébrée chaque année le 16 octobre, est en prévision de l’horizon 2030, échéance à laquelle, le monde devra atteindre le second objectif de développement durable (ODD) « Faim zéro ».
Aujourd’hui, l’heure est ainsi à l’interpellation, plus qu’une sensibilisation, pour intensifier les efforts visant à éradiquer la faim dans le monde. Un objectif qui n’est pas en bonne voie d’être atteint dans la mesure où les derniers chiffres indiquent une nouvelle hausse des cas de faim chronique et de malnutrition dans diverses régions du monde. Ce problème, bien connu à Madagascar, met face à une réalité criante où près d’un million de personnes sont directement touchées, principalement dans la partie sud du pays. Dans le cadre de la JMA, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) incite à des actions concrètes en faveur de l’alimentation et l’agriculture. En fait partie la lutte contre la malnutrition, sachant qu’actuellement 821 millions de personnes dans le monde ont régulièrement faim, tandis que près de 2 milliards de personnes sont, en revanche, en surpoids, dont 672 millions d’adultes obèses d’après les chiffres indiqués par la FAO.
Semences résistantes. Les actions en faveur des agriculteurs figurent également parmi les priorités afin de s’acheminer vers l’atteinte de l’ODD 2. Un objectif possible à atteindre, à condition d’agir vite et efficacement, souligne la FAO. Au chapitre de l’agriculture, par exemple, la vulgarisation de l’utilisation de semences plus résistantes à la sécheresse figure entre autres, parmi les objectifs en vue d’une meilleure production agricole dans les zones régulièrement frappées par la sécheresse, notamment en raison du changement climatique. Parallèlement, l’adoption de meilleures habitudes alimentaires et la lutte contre le gaspillage alimentaire, contribueront à l’amélioration de la situation en matière d’alimentation et de sécurité alimentaire. Le gaspillage alimentaire, renvoyant à la perte alimentaire au niveau de la phase de consommation, implique le fait de jeter la nourriture alors qu’elle est encore considérée comme comestible.
1 milliard de tonnes à la poubelle. Ce phénomène, qualifié de scandale, est estimé à plus d’un milliard de tonnes de denrées alimentaires jetées à la poubelle chaque année, dont une partie, encore non déballée. Les ménages d’Amérique du Nord, d’Europe et de la partie industrialisée de l’Asie enregistrent les plus grandes quantités de nourritures gaspillées dans le monde, avec respectivement 110kg, 90kg et 80kg par consommateur par an. Si l’on y ajoute les pertes alimentaires à la production, après la récolte et lors des stades de transformation, ces quantités équivalent respectivement à 295kg, 280kg et 240kg par personne par an. En Afrique subsaharienne, les pertes et gaspillages alimentaires sont de l’ordre de 160kg par personne par an, dont seulement 5kg par personne au niveau des consommateurs, le reste étant des pertes survenant à diverses échelles de la production, de la récolte et de la transformation.
Des comportements simples permettent pourtant de combattre ou au moins, de réduire le gaspillage alimentaire. Entre autres, la valorisation des restes de nourriture en les utilisant comme ingrédients d’un nouveau plat ; la congélation des restes pour une utilisation ultérieure, ou encore la limitation des achats en nourriture, en établissant une liste afin d’éviter d’acheter au-delà des besoins réels.
Hanitra R.