La musique des rues a littéralement retrouvé la rue samedi après-midi à l’Allée des palmiers à Antsahavola pour le « Mozika Festivaly », sous les yeux incrédules des « changeurs de devises ». Une scène au fond de la rue pavée bordée de ces majestueux arbres, repères inratables des lieux. Lion Hill, dans la matinée, Fab’s Brown et Rndr, en début d’après–midi ont resocialisé le rap et ses cousins au cœur de Tananarive. Puisqu’il n’y avait pas seulement ces trois chanteurs, Samoëla et Wendy Cathalina, des « variétistes » ont servi de finisseurs pour ce festival. Il faut croire que la musique urbaine possède un « crowd » bien compact. Loin de ces publics de petites salles, de « barroom » ou de coins miteux de la capitale. Le rap de Fab’s Brown, « qui a fait la première partie de Tiakola lors de son passage » glousse fièrement Miora Rasetrason de l’équipe d’organisation, sonne urbain, résolument tananarivien et actuel. Dans le public, la devanture a été occupée par une bande de groupies, des groupes de jeunes gens en casquettes griffées au look « street » fixent la gestuelle de Fab’s Brown. Dès son arrivée par l’arrière-scène, Rndr reçoit une salve de « hhiiiiiiii » de jeunes demoiselles surexcitées venant du public féminin. Puis ce dernier monte sur scène, la chaleur monte d’un cran. Il vient juste d’essuyer 15 minutes de selfies avec des fans, derrière la scène. À l’applaudimètre, le rappeur vit en ce moment le quart d’heure de gloire de sa carrière. Puis vers 17h30, Samoëla est venu faire son… Samoëla, avec la même vibration qu’il traîne depuis plus de trois décennies. Wendy Cathalina a conclu le « Mozika Festivaly » en début de soirée.
Maminirina Rado