Un proche de Marc Ravalomanana affirme qu’une alliance entre le TIM et le Mapar n’est pas envisageable, du moins dans le contexte actuel.
Si Lalao Ravalomanana a été présente samedi dernier au gymnase couvert de Mahamasina, c’était en tant que maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo auprès de qui les syndicalistes malgaches ont demandé l’autorisation sur l’utilisation du lieu. Tandis que Marc Ravalomanana y était en tant que simple accompagnateur de son épouse, et non en tant que président national du TIM. Par ailleurs, si le député Rossy a été aperçu à Mahamasina ce samedi, c’était en tant que membre du syndicat des artistes. Et quant à Lalatiana Rakotondrazafy, elle s’est rendue sur place en tant que membre du syndicat des journalistes. Les Lylison René (sénateur Mapar), Pierre Oulder (Mapar), Augustin Andriamananoro (Mapar) et Naivo Raholdine (député Mapar) figuraient parmi les invités des organisateurs de la commémoration du 80e anniversaire du syndicalisme à Madagascar. « Il n’y a pas eu de contact préalable entre ces personnalités politiques avant ce rendez-vous qui s’est terminé par un cocktail de fraternité. Les photos d’ensemble dans lesquelles se sont mis côte à côte le couple Ravalomanana et des pro-Rajoelina du Mapar n’étaient qu’un simple fait divers », atteste une source auprès de Faravohitra.
Preuve récente. Notre source indique par ailleurs que les acteurs de ce « simple fait divers » n’ont plus donné suite à l’histoire éphémère. Marc Ravalomanana a récemment pris une décision qui laisse croire que l’alliance contre-nature entre le TIM et le Mapar est impossible. En effet, avec les consignes de l’ancien président, les députés TIM à l’Assemblée nationale a écarté de la présidence de leur groupe parlementaire le député élu dans le district d’Avaradrano Benjamin Andriamintantsoa. La raison en est que cet élu et quelques-uns de ses collègues se seraient associés avec les députés Mapar au projet de destitution du bureau permanent de la Chambre Basse où le parti est représenté par Hanitra Razafimanantsoa (Vice-présidente pour la province d’Antananarivo) et Guy Rivo Randrianarisoa (Questeur III). Le député Benjamin Andriamitantsoa a été immédiatement remplacé par son collègue du IVe Arrondissement Félix Randriamandimbisoa à la tête du groupe parlementaire TIM à Tsimbazaza. Par cette décision de sanction, Marc Ravalomanana voulait faire comprendre que le TIM n’est pas encore prêt à rompre avec le régime en place. Une position qu’il a confirmée lorsqu’il a déclaré après les « menaces » de la sénatrice Olga Ramalason que son parti réintégrera le gouvernement en cas de changement.
Poussés vers l’opposition. Interrogé hier sur une éventuelle alliance entre le TIM et le Mapar, le président national du HVM Rivo Rakotovao semble vouloir pousser le TIM de Marc Ravalomanana et le Mapar d’Andry Rajoelina vers l’opposition. « Dans une démocratie, l’existence d’une opposition est un fait normal. Si le TIM ou le Mapar veut jouer ce rôle, qu’il clarifie sa position », a-t-il réagi. Avant d’ajouter : « Le HVM n’a pas peur de l’opposition. Il veut que désormais, la majorité gouverne le pays, sans cohabitation avec les formations politiques qui n’épousent pas les causes du régime en place. » A entendre le président national du parti au pouvoir, les ministres issus des entités politiques autres que le HVM seraient écartés du futur gouvernement. En tout cas, il est difficile pour le TIM de s’allier sans arrière pensée avec le Mapar et vice versa. Ces deux entités politiques étaient les principaux protagonistes de la crise de 2009. Il serait plus facile pour le Mapar d’Andry Rajoelina de refonder sa famille politique avec le HVM que de tisser une alliance avec le TIM.
Eugène