
52% des enfants malgaches sont des analphabètes. Des régions du pays ne disposent pas encore d’école primaire publique. Certaines en ont bénéficié suite à des initiatives menées par des organisations de la société civile. Le cas d’Anjajavy en est une parfaite illustration.
« Les initiatives d’alphabétisation ont surtout été menées par les organisations de la société civile. L’Etat compte sur ces dernières pour qu’elles renforcent leur participation à la cause ». Ce sont là les propos d’Aurélie Razafinjato, secrétaire générale auprès du ministère de l’ Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel lors d’un atelier tenu à Antaninarenina hier. Ce haut responsable dudit ministère a fait savoir que « les actions des partenaires du ministère se concentrent plus dans les autres secteurs et domaines« . D’où, la nécessité de « raffermir les actions et le partenariat entre les OSC et le département ministériel« . Ce, afin de changer la donne. En effet, plus de la moitié – 52% – des enfants malgaches seraient encore analphabètes. Une situation préoccupante dans un monde en perpétuelle évolution. Une situation qui reflète également une inégalité sociale flagrante dans la Grande Île. Par ailleurs, les propos de la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel sous-entendent que le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Education nationale a du mal à faire son travail, à mener à bien son rôle.
Remèdes. Si les actions menées par les organisations de la société civile pour alphabétiser les habitants des régions et zones enclavées confirment les faits, la situation, les causes sont nombreuses. La mauvaise gestion des ressources humaines se placeraient en tête de liste. Concentrés à Antananarivo et dans les grandes villes, les enseignants évitent les régions et zones reculées du pays. Le choix est, en effet, vite fait entre être affecté à Mahajanga ou Antsirabe et Tsihombe ou encore Ampanihy. Le faible niveau des « maîtres Fram » censés enseigner dans les établissements primaires publics du pays viendrait ensuite. Il a toujours été avancé et prouvé que les « maîtres Fram » ne disposent pas des qualités et compétences nécessaires pour enseigner, transmettre les connaissances, éduquer. Des pistes de solutions existent toutefois pour pallier les problématiques de l’alphabétisation à Madagascar. Il serait peut-être temps de repenser à mettre en place les écoles normales d’antan . Eparpillées dans diverses régions, ayant eu comme vocation de former des enseignants compétents, aptes à enseigner et à éduquer, lesdites institutions avaient résolu à la fois le souci lié au niveau de compétence et à la répartition des ressources humaines. Si ailleurs, les préoccupations sont tout à fait différentes, savoir lire et écrire relèvent encore des problématiques nationales pour Madagascar. Et le pire c’est que l’Etat a encore besoin des « OSC » pour faire avancer les choses. Même si la secrétaire générale du ministère de l’ Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel l’a fait savoir – sûrement pour sensibiliser les acteurs – « l’éducation est l’affaire de tous », apprendre à lire et écrire aux enfants malgaches relève premièrement de l’Etat.
José Belalahy