Amadou Hott, candidat officiel du Sénégal pour le poste de président de la Banque africaine de développement (BAD), plaide pour une modernisation de l’intégration africaine, non seulement à travers des infrastructures physiques robustes, mais aussi en révisant son « logiciel », c’est-à-dire la mise en place de solutions pour moderniser l’expérience du commerce transfrontalier. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui pourrait regrouper 1,4 milliard de personnes et un PIB de 3 400 milliards de dollars, représente une opportunité majeure pour le continent. Toutefois, avec un commerce intra-africain actuel de seulement 15%, loin des 60% en Asie, des progrès restent à faire. Amadou Hott souligne la nécessité de renforcer les infrastructures physiques, mais aussi de mettre en place des innovations technologiques pour faciliter les échanges commerciaux, notamment en modernisant les démarches administratives. Le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) et l’utilisation de la blockchain pour numériser les chaînes de valeur sont des exemples d’initiatives visant à réduire les coûts et à améliorer la transparence des transactions. En parallèle, l’intégration régionale de l’énergie, les services financiers, le transport et la logistique, ainsi que l’éducation et la santé, doivent aussi faire partie de la transformation. À l’approche du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le moment est venu pour l’Afrique de passer de la promesse à l’action et de devenir une véritable puissance économique, selon Amadou Hott.
Antsa R