
« Mais pourquoi ces enfants ne sont-ils pas à l’école à cette heure-ci ?». Le village d’Ambalafenomby a subi les affres ravages du cyclone de 2008. L’école en a été victime. Plus de toit. Plus de porte et fenêtres. Des murs en ruine. Les enfants sont dans la rue. La reconstruction de l’école n’est pas une priorité de l’Etat.
Nouvelle école. Sabine Rakotozafy est de passage dans ce village dont elle est originaire. Vivant en Allemagne à Monchengladbach avec son mari Hartmut P. khöl, le couple a l’habitude de passer des vacances en famille à Madagascar, deuxième patrie. Cette fois-ci, le cœur ému et triste devant le spectacle. « Un changement, il faut le faire et pas seulement le vouloir» lit-on sur le site de la Fondation Röhl-Vintana-Stiftung qu’ils ont créé. Aider l’école Ambalafenomby est devenu un but. L’autorisation de l’évêché catholique d’utiliser l’église comme salle de classe provisoire a nourri l’espoir de sauver les enfants et de leur assurer un avenir meilleur. Leur aide a commencé par la dotation en bancs, en pupitres, en tableaux noirs. Ensuite à fournir du matériel scolaire, avec un kit scolaire, comprenant cahiers, crayons, stylos, compas et règles pour chaque écolier. Et de fil en aiguille, c’est une nouvelle école qui voit le jour.
Une cantine. 46 élèves au début. 120 aujourd’hui. La construction de la nouvelle école primaire d’Ambalafenomby a nécessité quatre mois de travaux en 2009. Inaugurée dans la pure tradition malgache devant quelques 300 personnes et dans la joie et la liesse, le nouvel établissement est un chef d’œuvre qui aura au préalable nécessité la réhabilitation du pont pour accéder au village. La Fondation ne s’est pas arrêtée à ce stade. Ambalafenomby n’est pas un village de riches. Bien au contraire, ses habitants sont des paysans pauvres qui vivent de la culture et de l’élevage. La fondation a pris en charge les instituteurs de l’école, aidé les enfants qui ne pouvaient aller à l’école parce les parents n’ont pu s’acquitter des frais d’écolage. Et depuis une année une cantine scolaire a été mise en place pour combattre la malnutrition dont les enfants ont grandement souffert. Ce projet qui complète les efforts déployés n’a pu être réalisé sans procéder auparavant à l’acheminement de l’eau potable pour l’ensemble du village. L’école d’Ambalafenomby est devenue un modèle de … développement. Et la joie est à son comble car des élèves ont réussi l’examen du CEPE. Le patriotisme, la ténacité et l’humanité d’un couple allemand ont ouvert la voie à un avenir meilleur pour les enfants et pour tout le village.
Z.R