« Il n’est plus question de sacrifier la population d’Antananarivo, surtout les habitants de l’Ambalam-bahoaka pour des raisons politiques… Nous considèrerons quiconque politicien qui prévoirait de semer les troubles au pays et de déranger le processus électoral en cours comme un fahavalom-bahoaka… Aussi, nous allons prendre nos responsabilités pour contrer par toutes nos forces et par tous les moyens les manœuvres de déstabilisation qui se prépareraient actuellement ». C’est ce qu’a annoncé hier le Coordonnateur – Rapporteur du « Vondrona Ambalam-bahoaka », Harison Jean. En effet, cette Plate-forme regroupant plus de 19 000 habitants des bas quartiers (Ambany tanàna) décide de réagir aux récentes déclarations des pro-Ravalomanana et du candidat Jean Louis Robinson qui prévoient de contester les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Bon nombre d’observateurs considèrent cette déclaration du « Vondrona Ambalam-bahoaka » comme une menace à peine voilée lancée à l’encontre des « Zanak’i Dada ». D’autant plus que dans leur intervention, les Harison Jean, Randrianatoandro Jules, Madame Claudia et consorts ont rappelé la mobilisation en 2010 des gros-bras et des associations des bas quartiers pour mater toutes les manifestations organisées notamment sur la place du 13 mai et à Ambohijatovo.
Réconciliation nationale. En tout cas, malgré la mise en garde lancée hier par les hauts responsables au sein des Forces de l’ordre, le risque d’affrontement entre civils n’est pas à écarter. Les partisans des deux camps n’entendent pas reculer dans leur démarche respective dont l’objectif est pourtant le même, « défendre par tous les moyens les résultats de vote et le choix du peuple ». Alors que les « Zanak’i Dada » évoque la possibilité d’une nouvelle manifestation dans la rue, le « Vondrona Ambalam-bahoaka » pour sa part évoque l’éventualité d’un recours à la force. Pourtant, lors de la campagne électorale, les deux camps ont promis la réconciliation nationale et le respect de l’Etat de droit. D’ailleurs, les associations des bas quartiers ont lancé hier un appel pour le respect des procédures légales en cas de fraude. A noter que désormais, la population du bas quartier n’accepte plus l’appellation « Ambany tanàna », elle revendique plutôt l’appellation « Ambalam-bahoaka ».
Davis R