
La nomination des ambassadeurs dans certains pays partenaires de Madagascar ne devrait plus attendre, vu les enjeux économiques de la nouvelle diplomatie malgache.
Un an après l’accession au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina, aucun changement n’a été opéré au niveau des représentations malgaches à l’étranger. Aucune nomination de nouvel ambassadeur n’a été effectuée, alors que la plupart de nos ambassades sont gérées par des Chargés d’affaires. Les choses semblent cependant bouger après la nomination d’Atallah Béatrice au ministère des Affaires Etrangères. Le nouveau chef de la diplomatie malgache juge urgente la nomination des nouveaux ambassadeurs dans cinq grands pays. A Paris (France) parce que l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) a besoin d’interlocuteur pour les préparatifs de son Sommet à Madagascar. A Bruxelles (Belgique) pour que Madagascar puisse convenablement négocier le 11e FED. A Washington (Etats-Unis) pour permettre au gouvernement malgache de participer à la préparation du 70e anniversaire des Nations Unies. A Tokyo (Japon) où le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, sera invité à une visite d’Etat. Et à Addis-Abeba (Ethiopie) où Madagascar est le plus souvent invité à des rencontres économiques et commerciales d’importance capitale.
Réouverture. Si la nomination des ambassadeurs dans ces cinq pays est jugée urgente, le régime en place ne devrait pas tarder à mettre fin aux fonctions des Chargés d’affaires dans les pays qui présentent des intérêts diplomatiques et économiques pour la Grande île. C’est par exemple le cas de nos ambassades à Genève (Suisse), à Rome (Italie), à Pretoria (Afrique du Sud), à Port-Louis (Maurice) et à Berlin (Allemagne). D’après la ministre des Affaires Etrangères, Atallah Béatrice, la réouverture de notre ambassade à Londres (Royaume-Uni) est actuellement à l’étude. « Nous avons déjà des locaux à Londres. Il suffit de nommer le nouvel ambassadeur », a laissé entendre le chef de la diplomatie malgache. Par contre, Mme Atallah Béatrice n’a pas affirmé si nos ambassadeurs qui sont toujours à leur poste seraient remplacés. Pour ne citer que Victor Sikonina à Beijing (Chine), Horace Constant à Ottawa (Canada), Dovo Maxime à Moscou (Russie) et Paraina Auguste à Dakar (Sénégal).
Diplomatie économique. Selon le nouveau chef de la diplomatie malgache, les ambassadeurs de Madagascar dans les pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec la Grande île seront nommés le plut tôt possible. « Puisque nous avons opté pour une diplomatie économique, les futurs ambassadeurs doivent être capables de relever ce défi. Nos partenaires techniques et financiers ont besoin d’interlocuteurs crédibles et valables », a souligné Mme Atallah Béatrice. A noter que la nomination des ambassadeurs fait partie des prérogatives du président de la République selon l’article 57 de la Constitution. En tout cas, la nomination de ceux qui vont diriger nos ambassades à l’étranger ne devrait plus attendre. D’ailleurs, ce ne sont pas les personnalités capables d’occuper ces postes qui manquent. Une diplomatie efficace exclut toute forme de népotisme. Le poste d’ambassadeur ne devrait plus être considéré comme une récompense politique aux « Mpiara-mitolona ». Ni comme une voie de garage pour les futurs adversaires politiques. Pour qu’un ambassadeur puisse relever les défis économiques de Madagascar auprès des ses pays partenaires, il doit répondre à certains critères, outre que politique.
R. Eugène