
Première journée de grève, hier, à l’usine d’Ambatovy à Toamasina. Une grève suivie par une partie du personnel et plutôt bien organisée puisque les meneurs ont pu rapidement se doter de matériels de sonorisation et d’un chapiteau pour sensibiliser l’assistance sur la nécessité de ce mouvement de revendication où, une fois de plus, les grévistes ont dénoncé, entre autres, ce qu’ils appellent une différence de traitement entre employés nationaux et étrangers.
Du côté des dirigeants de la compagnie, on commence déjà à évaluer avec beaucoup de craintes les éventuelles conséquences de cette grève, sur l’avenir de cette grande exploitation minière. Non seulement pour Ambatovy elle-même en tant qu’entreprise mais également pour l’ensemble de l’économie nationale, car jusqu’à preuve du contraire, les recettes en devises et les ristournes et autres taxes tirées de ce projet jouent un rôle important dans la relance économique.
L’avenir est d’autant plus incertain quand on sait que la situation actuelle du marché international du nickel et du cobalt est extrêmement défavorable pour Ambatovy. En effet, depuis quelques mois, l’on a assisté à une chute vertigineuse des cours du nickel. Pour Ambatovy plus particulièrement l’on précise que le prix actuel du nickel est de 40% inférieur à la prévision 2015. En somme, Ambatovy accumule actuellement les pertes et l’actuelle grève entamée par le personnel de la mine n’arrange pas les affaires de l’entreprise condamnée à la survie. Sur ce point d’ailleurs le PDG Tim Dobson affiche sa détermination à œuvrer pour la survie de la compagnie. Et ce, par le biais d’une politique de restriction des dépenses qui concernent tout le monde. On peut citer, entre autres, la suspension des recrutements et la limitation de l’utilisation des véhicules. Une manière en somme pour Ambatovy de prendre toutes les dispositions qui s’imposent, afin de ne pas suivre le chemin des nombreuses compagnies minières qui ont fermé récemment leurs portes.
R.Edmond