
Selon les données du cabinet Wood MacKenzie, il semblerait que 80% des compagnies exploitant du nickel produisent à perte à l’heure actuelle.
Ambatovy n’a pas échappé à cette crise du nickel car elle connaît actuellement un important problème financier. Heureusement que les partenaires de la compagnie affichent toujours une volonté de la sauver de la faillite.
Morose
En effet, Sherritt International Corp., actionnaire principal d’Ambatovy, a annoncé récemment qu’un accord relatif au rééchelonnement de la dette d’Ambatovy a été conclu entre les prêteurs, la Joint-Venture Ambatovy et ses actionnaires (Sherritt à 40%, Sumitomo Corporation à 32,5% et KORES à 27,5%). Les prêteurs financiers ont donné leur accord pour 6 reports de paiement de capital, s’élevant au total à 565 millions de dollars. Le report commence par le paiement semi-annuel dû au 16 juin 2016. Il s’agit, en tout cas d’un accord qui permettra de dégager plus de temps pour la reprise du prix de nickel. Le rééchelonnement de la dette d’Ambatovy va également permettre aux partenaires de gérer leurs besoins financiers en cours. Le paiement des intérêts se fera toujours deux fois par an. » La conclusion de cet accord contribue largement à la résolution des incertitudes concernant Ambatovy. Nous sommes contents de la collaboration entre les actionnaires et les prêteurs et continuons de discuter de manière constructive« , a noté le PDG de Sherritt, David Pathe. Mais la vraie reprise est encore loin d’être une réalité pour Ambatovy car la situation internationale du nickel demeure encore morose. Durant le deuxième trimestre de l’année 2016, les cours du nickel ne se sont guère améliorés, puisque la tonne se négociait autour des 8 800 dollars sur le marché international. Certes, quelques signes de reprise du prix du nickel ont été enregistrés vers la fin du deuxième trimestre, mais c’est encore très loin de son pic à 52 000 dollars la tonne en 2007.
Confiance
Mais cette reprise des cours du nickel est encore appelée à évoluer positivement. Selon les analystes cette hausse s’explique avant tout par la reprise de l’importation chinoise. Elle est également provoquée par les nouvelles concernant la fermeture de certaines mines aux Philippines. « Les Philippines étant actuellement le plus grand fournisseur de minerais aux usines d’exploitation de fonte de nickel en Chine, on s’attend à ce que toute réduction d’expédition de minerai impacte directement la production de fonte de nickel ainsi que l’approvisionnement de nickel en général ». soutiennent ces analystes. En tout cas, ce rééchelonnement de la dette accordé à Ambatovy témoigne de la confiance des partenaires quant à la possibilité d’une reprise et d’un retour à l’équilibre financier. Une véritable bouffée d’oxygène qui va permettre à Ambatovy de mieux respirer en attendant cette reprise.
Insurmontables
Une reprise que tout le monde souhaite afin d’éviter qu’Ambatovy suive l’exemple de certaines compagnies minières internationales qui sont tombées en faillite. D’ailleurs, selon les données du cabinet Wood MacKenzie, il semblerait que 80% des compagnies
exploitant du nickel produisent à perte à l’heure actuelle. Ces compagnies connaissent des difficultés financières parfois insurmontables et certaines finissent par fermer la porte. C’est le cas notamment du géant australien, Queensland Nickel, en liquidation judiciaire depuis le 1er février dernier ou encore des deux sites de Votorantim Nickel au Brésil. Les compagnies qui ont réussi à survivre sont celles qui ont osé appliquer une stratégie de réduction des coûts de revient. Toujours selon le cabinet Wook MacKenzie, « Au début de l’année 2016, seules les compagnies dont les coûts de revient s’abaissent à 3,5 dollars le livre, soit environ 7 716 dollars la tonne tiennent encore la corde «, selon toujours le cabinet Wook MacKenzie. Cette rationalisation des coûts doit être suivie d’une augmentation de la production. Et c’est ce que tente actuellement de faire Ambatovy dont la production 2016 est estimée, entre 42.000 et 45.000 tonnes de nickel et 2900 et 3300 tonnes de cobalt.
R.Edmond.