Après une grève qui n’a visiblement pas servi l’intérêt de personne, les négociations sur la convention collective débuteront d’ici à un mois
Finalement, les grévistes et les dirigeants d’Ambatovy ont trouvé un terrain d’entente. En effet, un accord a été trouvé et signé entre les deux parties. Un accord qui stipule, entre autres la mise en place d’un comité d’observation composé des représentants du ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé et du ministère de la Fonction Publique ; du Travail et des Lois Sociales et de la région Atsinanana. Composé de 4 personnes au maximum, ce comité d’observation travaillera sur une période de trois mois, à compter de la date de la signature de l’accord et remettra ses conclusions à la direction d’Ambatovy avec copie aux autorités compétentes.
Impacts positifs. En tout cas, aussi bien les dirigeants d’Ambatovy que les autorités publiques se réjouissent du dénouement de cette crise sociale qui a frappé le plus important investissement minier du pays et dont on connaît les impacts positifs sur l’économie nationale. D’ailleurs c’est sur ordre du Président de la République Hery Rajaonarimampianina et du Premier ministre Jean Ravelonarivo que les deux ministres Rafidimanana Narson et Maharante Jean de Dieu ont été dépêchés à Toamasina pour apporter leur contribution dans le règlement de cette crise d’Ambatovy. Quant aux grévistes, ils ne feront, comme le prévoit l’article 225 du code de travail, l’objet d’aucune poursuite disciplinaire pour le seul fait d’avoir participé à la grève.
Catastrophiques. Une grève qui dès le début n’a pas fait l’unanimité concernant son utilité, mais dont les conséquences sont plutôt catastrophiques pour tout le monde. Pour Ambatovy tout d’abord, les arrêts de production provoqués par cette grève vont évidemment…grever les finances de l’entreprises qui subissent déjà les conséquences désastreuses de la chute vertigineuse des cours du nickel sur le marché international. Quant aux travailleurs grévistes, une partie de leurs salaires seront coupés, puisque l’accord stipule que « les salaires correspondants aux jours de grève seront déduits conformément à la loi, mais la partie non retenue sur le salaire du mois d’avril sera étalée sur une période de trois mois ». Un important manque à gagner en somme, en cette période difficile et qui devait faire réfléchir à ces grévistes qui ont demandé l’impossible comme l’immunité dans une entreprise où la discipline est sacrée.
Plus de mal que de bien. Mais le plus grand perdant dans cette affaire, c’est aussi l’Etat malgache qui non seulement perd dans les changes en termes de droits et taxes à percevoir d’Ambatovy, mais également perd en crédibilité vis-à-vis des grands investisseurs miniers. En tout cas, après cette grève qui a fait plus de mal que de bien, les négociations concernant les conventions collectives reprendront dans un délai d’un mois après la signature de l’accord. Et cette fois-ci, plus d’un estime que les représentants syndicaux ont intérêt à faire preuve de beaucoup plus de sagesse et de professionnalisme au lieu de verser dans l’excessif où la politique ne serait pas étrangère.
R.Edmond