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lundi, juillet 7, 2025
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Ambatovy tangue

Comme un navire en perdition, « Ambatovy s.a » voit déjà une grande partie de son équipage le quitter ou se mettre déjà dans les canots de sauvetage. Parmi eux les Canadiens, d’abord, résignés de ne pas être surs d’arriver à bon port, ont pris la précaution de suivre « outboard », puis, suivis des Coréens tout aussi désemparés, eux, ont préféré carrément quitter le bâtiment.

Plus sérieusement, ce bel investissement a coûté la bagatelle de 8 milliards d’US dollars au total (source Ambatovy), projet dont le montant n’a jamais été égalé à Madagascar et même en Afrique subsaharienne. Pourtant, Ambatovy est censé créer 9 000 emplois directs et théoriquement 45 000 indirects et induits. En outre, comme impôts, taxes, redevances et autres, le projet doit rapporter 100 milliards d’Ariary par an pour les dix premières années de production et enfin pour les infrastructures, 480 milliards d’ariary ont ou vont être alloués pour les 30 ans d’exploitation. A côté, il ne faut pas oublier la valeur ajoutée économique comme l’élévation de la culture industrielle de pointe (VS raffinerie) des ressources humaines et même la rationalisation de l’agroalimentaire pour les besoins journaliers du personnel.

Alors pourquoi cette désillusion qui a provoqué l’abandon partiel ou total des deux gros investisseurs, le Canadien Sherrit International (40%) et le Coréen Kores Corporation (27,5%) ?

D’une part, sur le marché international, les cours du cobalt et du nickel n’ont pas atteint ceux des prévisions attendues, de ce fait, l’entreprise a dû s’endetter pour honorer ses engagements, besoin de financement affectant sa trésorerie au point de devoir abandonner le leadership et le laisser finalement au Japonais Sumitomo Corporation qui devient majoritaire dans la structure du capital alors qu’au début, ce consortium ne détenait que 32,5 % du total des actions. Donc, le projet a failli déjà dans la maîtrise dynamique du marché.

D’autre part, ne nous voilons pas la face, nous avons notre part de responsabilité. Et ce à tous les niveaux, la population a acquis depuis le début des années 90 cette mentalité et attitude de rentier. Zafy, en son temps, tambourinait « Madagascar est riche mais les Malgaches sont pauvres », comme s’il suffisait de ramasser les richesses ou d’attendre que les autres (IDE) suent pour nous. L’Etat, dans la même foulée, focalise l’opinion seulement sur le taux de redevance de 2% pour la mobiliser et entretenant ainsi un sentiment de frustration pour mieux la manipuler mais omet de parler des taxes, impôts et dividendes qu’il perçoit pour son budget et surtout de taire l’énormité de son train de vie. Enfin, nos dirigeants politiques – tous sans exception – sont depuis l’implantation d’Ambatovy des auteurs de harcèlements à son égard et ce pour des intérêts purement personnels. On est tous témoins des chantages à la délivrance des permis de recherche et/ou d’exploitation ou même de menaces de fermeture tout simplement. On se souvient de la tentative de demande de rançon de plusieurs millions de dollars où les dirigeants de la compagnie n’ont consenti que 25 millions mais réservés seulement à des dépenses sociales comme le marché de Moramanga et celui de Toamasina. Même les dirigeants dans les collectivités locales s’y mettent dans les menaces de déstabilisation d’Ambatovy en haranguant en permanence les chômeurs locaux avec des motifs « tribalistes ». « Business is business » mais à la longue, il y a de quoi démotiver les investisseurs. Voilà où nous en sommes et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes car nous avons notre part de responsabilité si le navire sombre.

M.Ranarivao

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