Le parti ou le groupe de partis majoritaire ne désignera pas seulement le Premier ministre mais aussi le président de l’Assemblée nationale de la quatrième République. Ces deux postes de chefs d’institution ne peuvent échapper à la majorité. La différence est que le Premier ministre peut ne pas être un député mais une personnalité choisie en dehors de l’Assemblée contrairement au président de l’Assemblée nationale qui doit l’être. Qui succèderont à Mahazoarivo à Omer Beriziky et à Tsimbazaza à Mamy Rakotoarivelo ? C’est normalement une loi organique et un règlement intérieur qui définissent les principes et les modalités de l’élection du président de l’Assemblée Nationale. Néanmoins, si le rite actuel est maintenu, les députés se réuniront de plein droit en session spéciale le deuxième mardi qui suit la proclamation des résultats de l’élection pour procéder à la constitution de leur bureau et à la formation des commissions.
Ambiance de compétition
Les prétendants sont finalement légion. Du côté des partis politiques, ceux qui ont beaucoup investi en candidats dans ces législatives visent sans équivoque, la primature. Hajo Andrianainarivelo avec 120 candidats députés, Andry Rajoelina avec 117 sont en situation de concurrence farouche. Roland Ratsiraka qui apparaît comme le premier côtier issu de l’élection démocratique à travers les résultats n’est pas en reste et conserve sa chance dans les analyses de la situation basée sur l’équilibre des forces Hauts-plateaux- côtiers. Mais la majorité de députés à l’Assemblée pourrait très bien revenir à la mouvance Ravalomanana, Avana et leurs alliés, plus discrets, mais déterminés. Lalao Ravalomanana est dans ce camp sans concurrent et sera Premier ministre sans ambiguïté conformément au souhait de Jean Louis Robinson. La mouvance Ravalomanana n’aurait pas de candidats députés dans toutes les circonscriptions. Mais elle ne lâchera pas la proie pour l’ombre. Là où elle n’est pas, ses alliés le sont. La mouvance Ravalomanana qui fait le procès de la Transition dans ses tournées mise sur cette volonté de la population de mettre une croix définitive sur cette période pendant laquelle la pauvreté et le coût de la vie se sont grandement aggravés. Les partisans de Hery Rajaonarimampianina, et partant ceux d’Andry Rajoelina, pour leur part, défendent la « révolution » entamée en 2009 et les efforts déployés pour amortir voire éteindre les difficultés de la période de Transition. Le changement aspiré par le public dans divers domaines est le credo de force nouvelle pour Madagascar. C’est dans cette ambiance de compétition démocratique qu’un nouveau président de la République et une nouvelle majorité politique, d’où seront issus le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale, émergeront le 20 décembre prochain.
Zo Rakotoseheno