
Depuis le passage du cyclone Enawo, le mois dernier, la population du fokontany d’Ambodinifody subit, elle aussi, les conséquences des dommages laissés par ce cyclone, notamment sur les infrastructures. Dans ce fokontany situé dans la commune rurale d’Anosibe Ifody, sur la RN2, à un peu moins d’une centaine de kilometres de la capitale, c’est le pont rompu par la force du cyclone qui est à l’origine de sérieux désagréments de la population. En effet, ce pont qui enjambe la rivière Manambolo, relie Ambodinifody à la Gare FCE. Emprunté tous les jours par les usagers vivant autour de la Gare, ce pont est un passage obligé pour toute une population, notamment les élèves qui doivent rejoindre les établissements scolaires environnants. Le radeau est ainsi l’unique moyen de traverser la rivière, mais la coutume, ou plutôt un tabou encore ancré dans cette communauté, interdisant l’usage d’embarcations et autres dispositifs flottants comme les radeaux et les barques, n’arrangent rien à la situation ! Ceux qui doivent impérativement traverser doivent alors braver l’interdit !
Livrée à elle-même. Afin de ne pas rester isolée, la population a mis en place un dispositif de fortune permettant de traverser mais son usage a un coût, relatif à la maintenance. Les usagers doivent payer Ar 200 par jour d’utilisation. Une somme qui pourrait, certes, paraître dérisoire, mais qui n’est pas à la portée de la population, en majorité paysanne et en situation de pauvreté. Ce pont qui a déjà connu, par le passé, quelques épisodes de défaillance, a pu bénéficier de l’appui d’une entreprise implantée dans la région. Celle-ci, se trouvant actuellement en difficulté, ne peut plus assurer les travaux de maintenance et de réhabilitation de cette infrastructure. Les populations sont ainsi quelque peu livrées à elles-mêmes car la visite sur place d’un élu de la localité, n’a pour l’instant abouti à aucune solution concrète.
Hanitra R.