
Après une première incursion à Ambohijatovo réussie le 30 septembre, les manifestants ont été stoppés net par les forces de l’ordre, déclenchant une série de confrontations.
Le jeudi 9 septembre, les « violences policières » avaient fait grand bruit, dénoncées par de nombreux observateurs et condamnées par l’opinion publique. La « répression » avait alors pris une ampleur inquiétante. Cependant, lors de la manifestation d’hier, un léger changement de ton a été observé du côté des forces de l’ordre, qui ont opté pour une approche plus mesurée, sans pour autant desserrer l’étau autour des manifestants. En tout cas, les manifestants et les forces de l’ordre campent sur leurs positions respectives.
Point de blocage
Organisée par la Gen Z et de jeunes militants, cette nouvelle mobilisation avait pour objectif de faire entendre leurs revendications. Malgré une volonté de dialogue et de compromis affichée par les manifestants, l’objectif restait le même : prendre possession du jardin d’Ambohijatovo, la « place de la démocratie ». Face à eux, les forces de sécurité n’ont eu qu’une seule directive : empêcher leur avancée à tout prix. Le rond-point d’Ambohidahy a ainsi été transformé en véritable point de blocage. Malgré cette résistance, les manifestants ont fait preuve de calme et ont affirmé leur intention de respecter les conditions posées par les forces de l’ordre, dans l’espoir d’arriver sur la place tant convoitée. Cependant, l’ambiance est rapidement devenue plus tendue, notamment après des jets de pierres en direction des forces de l’ordre. La situation s’est intensifiée lorsque celles-ci ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes, après une résistance acharnée d’une trentaine de minutes.
Solidarité croissante
Les échauffourées ont contraint les manifestants à reculer, notamment aux abords du collège Saint-Michel, où plusieurs minutes d’affrontements ont eu lieu. Il est intéressant de souligner que la mobilisation était principalement portée par la Gen Z. Contrairement aux manifestations précédentes, aucun artiste ou influenceur ne semblait avoir rejoint les rangs des protestataires. Toutefois, une solidarité croissante se fait sentir, puisque plusieurs syndicats, à l’instar du Syndicat des Enseignants Chercheurs et Chercheurs Enseignants de l’Enseignement Supérieur (SECES), ont apporté leur soutien aux manifestants. D’autres corps enseignants, notamment ceux des lycées et des CEG, ont également rejoint le mouvement en lançant des grèves dans plusieurs régions du pays. Ces enseignants protestent contre des conditions de travail jugées insoutenables et espèrent ainsi redonner de la dignité au secteur éducatif malgache.
Julien R