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Amédée Andriamisa-Ramihone : « Une stratégie jusqu’au-boutiste est suicidaire »

Amédée Andriamisa-Ramihone a déjà occupé des postes à responsabilités au sein du ministère de la Défense

Fruit de ses recherches, la diplomatie fractale est un néologisme conceptuel, en plus de la diplomatie chirale, que le Général (ret) Andriamisa-Ramihone, docteur en science politique et diplomate de formation, livre comme une nouveauté pour enrichir la discipline des Relations Internationales. Entretien.

M.M : Qu’est-ce que vous appelez « diplomatie fractale » ?

A-R : Tout d’abord, une fractale désigne des objets dont la structure est invariante par changement d’échelle. Une figure fractale ou simplement « fractale » est une forme irrégulière ou morcelée qui se crée par la récurrence (répétition identique) à différentes échelles dans l’espace et le temps d’un même algorithme. Ainsi, une figure fractale est un objet géométrique infiniment morcelé, dont les détails sont observables à une échelle arbitrairement choisie. Développée par le mathématicien franco-américain Benoît Mandelbrot, la théorie des figures fractales repose sur trois piliers : d’abord, les parties de l’objet sont des copies du Tout (cela rappelle l’hologramme de Edgar Morin), puis la géométrie de base échoue à représenter l’objet, et enfin, le niveau de détails de l’objet est infini.

M-M : Mais concrètement, dans la diplomatie, comment percevoir votre point de vue ? 

A-R : Quant à la diplomatie, premier élément de la puissance stato-centrée (DIME : puissances diplomatique, informationnelle, militaire, économique), elle devient une diplomatie fractale quand elle tire ses caractéristiques et son essence de l’organisation fractale ! Je m’explique via l’organisation. Une organisation fractale peut être constituée soit de multiples organisations in(ter-)dépendantes qui partagent une intention (primaire) commune, soit par de multiples branches, départements, ou projets au sein d’une organisation plus large. Ces constituants (ex : organisations, branches, départements ou projets) ont besoin de partager au moins une partie – et souvent la majorité – des domaines fonctionnels (ex : budget, développement, gestion). Prenons l’exemple de l’ONU, de l’UE ou de l’UA, etc. qui sont des organisations fractales :  voyez l’ONU avec les 194 États la composant et entraînant ipso facto une diplomatie fractale, irrégulière et brisée ! J’avais ajouté et parlé de la diplomatie chirale aussi ! Ce n’est pas une diplomatie lisse et bien polie, mais rugueuse, avec des aspérités l’assimilant à un système dynamique non linéaire, dissipatif. Ce qui fait dire que les fractales et le chaos sont d’une même fratrie, celle de l’ordre !

M.M : Quand et comment intervient alors la stratégie ?

A.R : Tout ce beau monde agit et se comporte suivant des stratégies idoines en Relations Internationales : hedging, buck passing, balancing, bandwagoning, etc… Ce sont des termes anglo-saxons que je laisse intentionnellement comme tels, pour ne pas en trahir le sens dans une traduction potentiellement biaisée ou maladroite. De courtes explications pourraient leur être adjointes, plus tard.

En outre, une stratégie n’est point figée ni monolithique. Elle n’est pas un long fleuve tranquille : elle évolue, meut et s’adapte avec le temps, l’espace, les acteurs, les enjeux et la situation qui prévaut ! C’est au pays de trouver la stratégie dominante qui convient à sa politique étrangère, pour trouver l’équilibre de Nash ! Une stratégie « jusqu’au-boutiste » est suicidaire et s’aliène toute seule. Adopter une stratégie équilibriste, ou bien le suivisme, ou bien passer son tour, ou encore suivre la meute ?

La conclusion qui s’impose est que « la diplomatie fractale (et chirale) ainsi que les différentes stratégies y afférentes accordent une grande marge de manœuvre à chaque pays dans l’exercice de sa politique étrangère : encore faut-il savoir s’en servir et les utiliser à bon escient, en toute intelligence et d’une manière rationnelle !

Recueillis par Rija R.

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4 Commentaires

  1. Comprenne qui pourra !
    Il est ici démontré que la politique exercée par la totalité des partis politiques malagasy est celle fractale.
    Politique des rêveurs qui s’attendent à des résultats probants.
    À méditer !

  2. Le problème c’est qu’on passe trop de temps à faire des diagnostics.
    C’est quand qu’on agit? Avec quoi? Avec qui?
    Je ne connais pas ce Monsieur, mais a t il fait des actions concrètes pour faire avancer le pays?

  3. 52 apres je le revois a l écran Etant à l’étranger, je ne subit aucune pression politique..je souhaite le rencontrer dans un cadre amical en souvenir du CSFX du pere Barthelemy .Les feux de camp il on l’a accompagné à la guitare dans « Jacques a dit de cloclo »

  4. L’IGNORANCE DES (PSEUDO) INTELLECTUELS
    Madagascar détient cet avantage de bénéficier d’ Universitaires de renom international.
    Et parallèlement ce privilège se mue paradoxalement en défaut sinon en tare.
    Ainsi après les tribulations et incartades de certains membres de l  » Intelligentsia » il y a de cela 2 ans ;
    Ne voilà – t- il pas qu’un membre du dit  » Intelligentsia » ( j’appuie sur les guillemets) ;
    S’insurge en corsaire contre la République en traitant l’ État de Kakistocratie ou que sais-je encore de cracocratie …
    J’ai nommé ANDRIAMISA RAMIHONE Amedée
    Alors même que au niveau international, sur le plan diplomatique, notre pays vient de récolter la palme tant au niveau Sous – Régional ( SADC ; COI ) , qu’ International ( ONU ) .
    Ainsi, certains « intellos » ou ceux qui se considèrent comme tels, étalent à l’international leur aboulie.
    Avoir le privilège d’enseigner dans une Université de renom comme l’UCM ne vous autorise pas Monsieur, à jeter aux orties ni à vendre à l’encan le prestige et l’honneur de votre pays .
    Vous avez le droit d’exprimer les idées qui vous sont propres. Personne ne vous en empêche .
    Mais de là à traiter le système de Gouvernement actuel de Kakistocratie, quand bien même le Monde entier reconnaît ses performances ;
    c’est un peu fort et ça dépasse les limites de l’acceptable !
    Récemment, MADAGASCAR a eu l’honneur d’occuper la place de Vice-Président de l’Assemblée Générale de l’ONU .
    Suivi par la suite de sa présidence de la SADC lors du prochain mandat 2025 – 2026 .
    Sans parler de l’accueil du prochain de la COI ( Comission de l’Ocean Indien l’année prochaine.
    Alors de grâce Monsieur le Professeur de Sciences Politiques, nous vous prions de ne pas figurer parmi ces gladiateurs de la salive qui ont cette fâcheuse manie à voir des difficultés dans les opportunités !
    C’est pour une impérieuse raison si Le pays a accédé à ces rangs .
    En pérorant des thèses contraires, dans les journaux , vous allez à l’encontre des principes que vous ressassez à longueur de journées dans vos cours .
    Car en tenant de tels propos incendiaires, plutôt que de dénoncer le « pouvoir des pires  » vous étalez au grand jour la pire des septicémies qui mine une certaine catégorie d’individus en mal de pouvoir !
    Nombre de vos anciens étudiants sont des grands responsables de ce Pays si je ne citerai que la Grande Argentière elle même, alors ayez un minimum de respect pour le fruit de vos travaux. Si d’après vous ils sont si médiocres , alors prenez le temps de vous demander de quel arbre ils sont tombés ? Ne sont ils pas issus de vos œuvres ?
    Respectez votre rang et le prestige qui vous est dû sera sauf !
    MADAGASCAR retrouve la place qui lui sied dans le concert des Nations ! ! !
    Charge à nous ses Fils d’ honorer ce rang comme il se doit !
    Et non d’agir en sens contraire !
    C’est la moindre des choses que nous devons à notre chère Patrie !

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