Pour une priorisation de la réhabilitation de la RN35, Ivato-Centre (Ambositra) à Malaimbandy.
Près de 90% du réseau routier existant dans l’Amoron’i Mania est constitué de routes en terre. Il est évident que dans la majorité des cas, ces axes routiers sont difficilement praticables. De nombreuses localités dans les différents districts sont enclavées. Le droit à la libre circulation des personnes et des biens n’est que leurre. Les populations victimes de ces enclavements souffrent énormément des conséquences désastreuses de cette situation sur le plan socio-économique, telles que les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix des produits de première nécessité engendrant une hausse vertigineuse du coût de la vie des habitants qui, déjà, vivent sous le seuil de pauvreté. Les difficultés d’accès aux établissements sanitaires des habitants sont une autre paire de manches. Ces localités regorgent pourtant de ressources inestimables pour assurer le développement socio-économique et harmonieux de cette région.
Prioritaires
Une des clefs du développement de cette région serait la réhabilitation de la RN35 reliant Ivato-Centre (Ambositra) à Malaimbandy dans la partie ouest. Ce projet figure d’ailleurs, parmi les 10 projets prioritaires qui ont été présentés, lors de la table ronde des bailleurs et partenaires qui s’était tenue à Ambositra quelques années auparavant.
Contexte
Le district d’Ambatofinandrahana dans la partie ouest de la région d’Amoron’i Mania constitue le principal pôle de développement de l’Amoron’i Mania, notamment avec la fertilité de son sol et sa grande superficie, soit 2/3 de la totalité du territoire, sa faible densité de population (08 à 23 hbts/km2). Paradoxalement dans la partie est (Ambositra,Fandriana et Manandriana), la densité de la population est de 100 à 130 hbts/km. Une pression démographique qui aggrave la dégradation de l’environnement. Cette partie est, qui constitue pourtant le réservoir d’eau d’Amoron’i Mania, est constamment menacée.
289 kms
La RN35 relie la partie est à la partie ouest sur une distance de 289 km et débouche sur Malaimbandy (Menabe). L’état de la RN35 ne cesse de se dégrader au fil des années, faute d’entretien général. La quasi-totalité des madriers en bois sur les ponts ainsi que d’autres ouvrages, font l’objet d’actes de vandalisme et de vol. Les dégâts causés par les passages des différents cyclones, ne cessent de créer des désagréables surprises aux usagers de cette portion de route. Au point pour ces automobilistes d’abandonner résolument les tracées initiales de la RN35 pour des fréquentes déviations à perte de vue.
De ce fait, cette route n’est accessible que très difficilement, moins de 8 mois sur 12. Autant en période praticable, les voitures légères y restent bloquées et provoquent une interruption momentanée de la circulation. Des transporteurs audacieux s’évertuent tout de même à tenter l’aventure à leurs risques et périls et ceux des passagers qu’ils transportent, pour relier Mandrosonoro ou Amborompotsy à Ambositra en empruntant cette nationale pour un minimum de 72h de route durant la saison des pluies et pour un peu plus de 24h en période sèche.
De par l’état lamentable de cette route, aucune coopérative de transport de passagers n’assure encore la liaison. Donnant libre cours au bon vouloir et aux brimades de ces camionneurs, les passagers se déplacent donc en camion ou à moto pour le transport des marchandises. Pour l’entretien de cette route, le partenariat public et privé est fortement sollicité mais les travaux s’accumulent et les initiatives locales ne peuvent plus soutenir les coûts de réhabilitation de la RN35 dont dépendent, pourtant, les 2/3 du territoire de l’Amoron’i Mania.
CHAN MOUIE Jean Anastase