
A Analakely, le face-à-face entre CUA et marchands des rues est une guerre de longue haleine. D’un côté, la CUA a souligné que cet assainissement est en marche et que plus rien ne la fera reculer. De l’autre, les vendeurs à la sauvette persistent à monnayer leurs marchandises dans les rues d’Analakely. Force est de constater que depuis quelques jours, la circulation est bien plus fluide, et que les étales à ciel ouvert et à même le sol ont peu à peu disparu du paysage. On parle bien là des vendeurs à la sauvette. Puisque les vendeurs de voitures, eux, continuent de squatter les parkings et les moindre petits mètres carrés où l’on peut stationner un véhicule. Ces vendeurs de voitures, qui ont eux aussi des emplacements spécifiques dans d’autres quartiers de la capitale, ne semblent pas du tout inquiétés par cet assainissement à… deux vitesses. Pour se trouver un petit emplacement donc, mieux vaut aller voir ailleurs. Ces « mpibizna » voitures sont indélogeables, peut-être assez fournis en billets « lalantsika », suffisants pour ne pas emprunter un autre chemin ! D’ailleurs, l’assainissement des vendeurs à la sauvette change les habitudes. Comme ils n’ont pas été replacés quelque part, on ne sait plus où les retrouver. Un habitué raconte qu’avant, il pouvait compter sur les produits et les services de certains vendeurs, mais que ces derniers ont disparu sans laisser de nouvelle adresse. « Avant, je pouvais acheter des piles pour ma montre, là où les vendeurs de pile proposent leurs produits. Apparemment, ils sont partis et aucune information ne nous indique où on peut les retrouver ». Autant de petits services qui allègent les problèmes des tananariviens, qui ont un portefeuille déjà très fin. La CUA pourrait reloger ces vendeurs en leur donnant des emplacements, quitte à leur faire payer les patentes. Comme ça, clients, marchands des rues et administrateurs de la ville y trouveraient chacun leur compte !
Anjara Rasoanaivo