
La défécation et le fait d’uriner à l’air libre constituent l’une des causes de pollution de nombreux quartiers d’Antananarivo. Des pratiques qui sont devenues normales pour une population habituée à vivre dans la précarité.
« Seront gardés à vue pendant quarante-huit heures ceux qui défèquent, urinent, crachent et jettent leurs ordures sur les voies publiques d’Analakely et environs ». Une information publiée le 27 juin dernier suite à une action de sensibilisation menée par le ministère de la Sécurité publique via le commissariat de police du premier arrondissement (CSP1) auprès de la population d’Analakely et ses environs. Adressée aux marchands, aux piétons ainsi qu’aux habitants du quartier, la sensibilisation avait pour objectif « d’informer la population qu’il est interdit d’uriner partout, de cracher sur la voie publique, de piétiner les peintures fraîchement mises en place dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays ». Seront également interdits de « jeter ses mégots de cigarettes et/ou ses ordures un peu partout». Il aurait également été avancé durant la sensibilisation du 27 juin dernier que « les personnes prises en flagrant délit par le fokonolona ou les agents de la police nationale seront mises en garde à vue pendant 48 heures auprès du commissariat du premier arrondissement ». Ainsi, la sanction de 48 heures de garde à vue pour les personnes ayant déféqué, uriné, craché et/ou jeté leurs ordures sur les voies publiques à Analakely et ses alentours devrait « être mise en application à partir de cette semaine ».
Pénale. Interrogé sur l’initiative, Solofoniaina Michaël, directeur-adjoint de cabinet auprès de la commune urbaine d’Antananarivo a fait savoir : « Jusqu’à présent, la commune n’a pas pensé à initier une telle démarche ». Notre interlocuteur toutefois de noter « l’initiative pourrait être prise comme inspiration devant permettre un meilleur assainissement de la capitale malgache ». « Cela pourrait être une bonne idée et la commune urbaine d’Antananarivo pourrait la considérer avec une attention particulière » avance Solofoniaina Michaël. Saisissant l’occasion, lors de cet entretien téléphonique, le directeur de cabinet adjoint auprès de la commune urbaine d’Antananarivo a fait savoir: « L’application de la mise en garde à vue des personnes ayant déféqué, uriné, craché et/ou jeté leurs ordures à Analakely et environs nécessite une modification des législations en vigueur ». « La défécation et le fait d’uriner à l’air libre ne devraient pas constituer un motif de mise en garde à vue si la loi ne les a pas qualifiés pénalement punissables » a interpellé notre interlocuteur. Si cette initiative venait à être appliquée, la capacité d’accueil du commissariat central risque d’être saturée.
José Belalahy