Les marchands de rue ont manifesté hier à Analakely contre l’assainissement de la CUA. Une manifestation qui aurait pu tourner au drame à cause des « mercenaires » interpelés à temps.
Hier matin, coups de sifflets, cris et banderoles ont rompu le calme revenu petit à petit à Analakely, suite aux missions d’assainissement menées par la commune urbaine d’Antananarivo. Des marchands ambulants en colère ont manifesté contre les agissements des agents de la CUA, les obligeant à aller ailleurs pour vendre leurs marchandises. « Laissez-nous vendre » disent-ils, « puisque la population a faim ». Des cris qui viennent de très loin, de chaque personne, puisqu’un plateau repas au quotidien, c’est bien le problème d’une grande majorité de la population. Hier, les vendeurs à la sauvette ont donc décidé de manifester contre la décision de la CUA. Ils ont incité ceux qui ne voulaient pas participer au mouvement à rentrer dans les rangs, et à faire une grande marche dans tout Analakely Soarano et même à Behoririka, bloquant ainsi la circulation et causant des embouteillages monstres dans les quartiers environnants.
Mercenaires. Cette manifestation a priori en faveur du retour des vendeurs à la sauvette en pleine rue a pris une autre tournure lorsque, selon la CUA, des « mercenaires » ont profité de l’attroupement pour nuire à la ville. Selon la CUA, des individus ont été interpellés apportant avec eux des bidons d’essence, prêts à incendier quelque part. Cette théorie est d’autant plus confortée par les agissements de certains, qui ont profité de l’occasion pour voler tout simplement dans les boutiques. D’ailleurs, ces individus ont forcé quelques marchands à s’allier à la cause, ce qui a entraîné des heurts entre eux.
Bref, il y a manifestation et manifestation. D’une part les revendications des marchands de rue informels qui ne veulent pas se formaliser et entrer dans les marchés communaux qui leur sont dédiés, et les profiteurs. En tout cas, la CUA confirme sa position et ne reculera pas face à cette résistance faite par les vendeurs de rue.
Anjara Rasoanaivo
