
Le risque d’affrontement n’est pas à écarter cette semaine avec les partisans du HVM qui prévoient d’organiser une contre-manifestation.
Les « 73 députés pour le changement » et leurs partisans entament aujourd’hui le 32e jour de leur mouvement. En effet, cela fait un mois que l’opposition descend sur la Place du 13 mai pour réclamer la démission du président Hery Rajaonarimampianina après les affrontements meurtriers du 21 avril qui se sont soldés par la mort de deux manifestants. Pour l’heure, la situation reste au statu quo. Et ce, malgré la venue des émissaires de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de la SADC qui ont dirigé une médiation internationale. Aucun résultat également, du moins pour le moment, pour les pourparlers malgacho-malgaches conduits par le CFM et les Chefs d’Eglises membres du FFKM. Malgré tous ces efforts, la tension politique ne retombe pas, au contraire elle risque de s’embraser à tout moment, car les deux camps continuent de camper sur leurs positions respectives. D’un côté, le président de la République s’accroche à son siège tandis que de l’autre côté, l’opposition pose et impose comme préalable à toute négociation le départ du Chef de l’Etat.
Contre-manifestation. En tout cas, le risque d’affrontement n’est pas à écarter cette semaine avec les partisans du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » qui envisagent d’organiser une contre-manifestation au Coliseum d’Antsonjombe le 26 mai prochain. De leur côté, les 73 députés et leurs partisans prévoient de radicaliser leur mouvement en cas de rejet de la déchéance du président de la République par la Haute Cour Constitutionnelle. De grandes mobilisations sont prévues cette semaine sur la Place du 13 mai et dans d’autres grandes villes de Madagascar. Samedi dernier, un grand meeting a été organisé comme prévu sur le parvis de l’Hôtel de ville d’Analakely avec un grand carnaval qui a débuté depuis la gare de Soarano. Le parvis de l’Hôtel de ville était noir de monde pour cette occasion. Une démonstration de force plutôt réussie pour « les 73 députés pour le changement » qui ont symbolisé samedi l’enterrement du régime Rajaonarimampianina. Les partisans de l’opposition, emportés par le rythme du « tapôlaka gilady » animé par l’artiste Rossy, se sont même permis de faire la fête et de danser jusqu’au début de soirée.
Grand déballage. Comme à l’accoutumée, une séance d’ « ampamoaka » (grand déballage public) sur les détournements et les gabegies au niveau des différents ministères a été faite samedi sur la Place du 13 mai. Toutes les prises de paroles sont adressées aux Hauts conseillers de la Haute Cour Constitutionnelle qui devraient statuer incessamment sur la déchéance de Hery Rajaonarimampianina. « Attention hein… votre décision doit être conforme aux aspirations populaires », a martelé le député de Sakaraha Tinoka Roberto. Pour sa part, Me Hanitra Razafimanantsoa, députée de Tana I s’est adressée aux responsables étatiques qui ont érigé des rubans rouges autiur des ministères et dans tous les autres lieux publics pour signaler les zones rouges. « Enlevez ces rubans rouges sinon nous le ferons nous-mêmes.», a-t-elle averti. En effet, de nouvelles descentes dans les ministères sont prévues cette semaine. La vice-présidente de l’Assemblée nationale a aussi lancé un appel à l’endroit des partisans des « députés pour le changement », afin de mettre en place un comité de vigilance populaire (Andrimasom-pokonolona) et ériger des barrages au niveau de chaque « Fokontany ». Un appel qui, apparemment, n’a pas encore été suivi, du moins pour le moment.
Davis R