Alors que le pays est encore préoccupé par la gestion de la crise de la Covid-19, les Nations Unies tirent la sonnette d’alarme sur un désastre humanitaire qui se profile à l’horizon, à cause de la sécheresse qui sévit dans le sud du pays. Des sources concordantes ont avancé que, dans une commune du district d’Ambovombe, 22 personnes auraient déjà péri en avril à cause de la famine, notamment des adultes et des enfants de moins de cinq ans. La situation est préoccupante, selon les Nations Unies.
Cactus. « La malnutrition aiguë touchant les enfants ayant presque doublé en quatre mois, alerte le Programme alimentaire mondial de l’Organisation des Nations Unies et la sécheresse incessante qui sévit dans le sud de Madagascar pousse des centaines de milliers de personnes au bord de la famine », lit-on sur le site des Nations Unies. Actuellement, selon le Programme alimentaire mondial, jusqu’à 80% de la population dans certaines zones du sud a recours à « des mesures de survie désespérées telles que la consommation de criquets, de fruits de cactus rouges crus ou de feuilles sauvages ».
Enfants en danger. « L’ampleur de la catastrophe dépasse l’entendement », a déclaré Amer Daoudi, directeur des opérations du Programme alimentaire mondial. Ce dernier a déjà fait une descente dans le district d’Ambovombe l’avant-dernière semaine du mois d’avril dernier. Une forte délégation de partenaires techniques et financiers, dirigée par le ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Voahary Rakotovelomanantsoa, a effectué un déplacement dans ce district, le plus touché par la famine. A Ambovombe, selon les Nations Unies, le taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans a dépassé 27%, mettant ainsi la vie de nombreux enfants en danger.
74 millions USD. « Une action urgente est nécessaire pour faire face à cette crise humanitaire », a soutenu Amer Daoudi. « Si nous n’inversons pas la tendance de cette crise, si nous ne fournissons pas de nourriture aux habitants du sud de Madagascar, des familles vont mourir de faim et des vies seront perdues », a-t-il mis en garde. En effet, « le PAM a besoin de 74 millions de dollars pour les six prochains mois afin de sauver des vies dans le sud de Madagascar et d’éviter une catastrophe », soulignent les Nations Unies.
Recueillis par Dominique R.