Le délai normal de garde à vue, semble-t-il, a été bien respecté par les enquêteurs de la police issue de la sûreté urbaine de Tananarive. Après 48 heures d’enquête préliminaire, l’ex-mari de l’ancienne ministre Lalatiana Rakotondrazafy a été traduit devant le parquet hier. Comme tous dossiers chauds, le concerné a été auditionné auprès du doyen des juges d’instruction. En début de soirée hier, on a appris la décision sur son mandat de dépôt à la nouvelle prison d’Imerintsiatosika. À la base, sa poursuite a été la plainte de l’artiste Mr Saida concernant la violence avec arme de guerre de la part de Andry Andriantongarivo. L’acte s’est déroulé à Ambatobe en septembre 2021. Très irrité, ce dernier a chassé l’artiste avec son arme sur fond de jalousie basée sur une suspicion de relation extraconjugale entre sa bien-aimée et l’artiste. Intouchable à l’époque par les statuts du couple, sa femme ministre et lui-même secrétaire général de ministère, l’affaire s’est réduite en silence. Deux ans après la séparation de corps conclue par un récent divorce, ses révélations sur Facebook ont remis sur le tapis cette affaire d’Ambatobe. À vrai dire, le quartier a été Analamahitsy où il a séquestré l’artiste pour lui infliger des coups durant un face-à-face à trois. Mr Saida a réussi à s’échapper et des coups de feu ont retenti dans le quartier. Il s’en est sorti sauf et a dressé en catimini sa déposition. Durant l’arrestation de Andry Andriatongarivo, il a diffusé en direct une vidéo sur Facebook pour sauver sa peau face à la vingtaine d’hommes armés des unités spéciales de la police. Il a pu analyser via les images de la caméra de surveillance installée un peu partout dans sa demeure à Ambatolampy Tsimahafotsy la situation et a finalement décidé d’éviter l’usage de la force. À contrario, le pire serait imaginable puisque la liste des armes saisies par la police est bien longue. Une kalachnikov déjà chargée et dont le cran de sûreté a déjà été déverrouillé, un fusil à pompe, un pistolet automatique de marque Walter, un fusil de chasse de marque Baïkal, une centaine de munitions et surtout deux grenades. Un vrai arsenal de guerre qui dépasse largement celui d’une brigade de la gendarmerie ou encore d’un poste avancé de la police. S’y ajoutent quelques drogues dures sous forme d’injection. Fort heureusement, il a finalement obtempéré et n’a touché à aucune de ces armes. Passionné des armes de guerre, il en a toute une collection. Paranoïaque, il ne se sépare jamais d’au moins un pistolet automatique pendant ses déplacements. Les exercices de tirs, il en fait avec des gens de la haute sphère pour montrer à la fois sa virilité et aussi pour cultiver les relations. Mais la foudre lui est tombée dessus depuis ses révélations sur son ancienne vie conjugale et les agissements de sa femme dans la gestion de l’État. Les questions que se posent les observateurs : quid de la non-dénonciation de crimes via la détention d’arsenal de guerre par un civil pendant toutes ces années ? Outre cela, ses révélations sur Facebook auront-elles des suites ?
D.R