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jeudi, décembre 12, 2024
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Andry Rajoelina : Démission du Président dans 4 mois

L’actuel locataire d’Iavoloha devra rendre les clés du Palais, 60 jours avant le premier tour du scrutin présidentiel par souci d’égalité de chances entre les candidats

Quoique son mandat n’expire que le 19 janvier 2024, le président en exercice qui est certainement candidat à sa propre succession, devra quitter son siège le 09 septembre 2023 si le calendrier électoral proposé par la CENI venait à être confirmé. 

09 mai 2023 – 09 septembre 2023

L’actuel locataire d’Iavoloha rendra les clés du Palais dans quatre mois exactement, juste au lendemain des jeux des îles, si la date du 09 novembre 2023 proposée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle, est avalisée par le conseil de gouvernement.

Soixante jours

L’article 46 alinéa 2 de la Constitution dispose effectivement que « le Président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles, démissionne de son poste soixante jours avant la date du scrutin présidentiel ». L’obligation de démission pour le président candidat a été introduite dans la loi fondamentale de la Quatrième République adoptée lors du référendum constitutionnel du 17 novembre 2010, c’est-à-dire du temps de la Transition dirigée par Andry Rajoelina lui-même. C’est un peu le copier-coller de la Constitution initiale de la Troisième République qui prévoyait également en son article 46 alinéa 2 que « le Président de la République qui désire se porter candidat doit démissionner la veille de l’ouverture de la campagne électorale ». 

Révision constitutionnelle

La durée de la propagande officielle ayant toujours été de 30 jours pour le premier tour, le président en place qui brigue un nouveau mandat, devait rendre son tablier 29 jours avant la date du scrutin. Ce qui n’a jamais été appliqué puisque le premier président de la Troisième République, en l’occurrence, le professeur Albert Zafy, a été empêché le 05 septembre 1996, deux ans avant le terme normal de son mandat. Il devait être ensuite battu à l’issue du deuxième tour de la présidentielle du 31 janvier 1997 par l’Amiral Didier Ratsiraka qui avait procédé à une révision constitutionnelle par voie référendaire le 15 avril 1998. Et ce, en extirpant tout particulièrement l’obligation de démission pour le président candidat même si cela n’avait pas empêché en 2002 le « premier tour dia vita » en faveur de Marc Ravalomanana. Lequel s’était bien gardé de réintroduire les anciennes dispositions de l’article 46 alinéa 2 de la Constitution initiale de la Troisième République, dans le but inavoué d’user et d’abuser des prérogatives de puissance publique lors des élections présidentielles.

Opportunistes

Il a fallu attendre l’arrivée du TGV à la tête de la Transition pour remettre sur les rails, l’obligation de démission pour le président candidat qui a été inauguré par Hery Rajaonarimampianina le 07 septembre 2018. Cinq ans après, presque jour pour jour, ce sera au tour d’Andry Rajoelina de s’y soumettre le 09 septembre prochain. Une date déterminante pour le président démissionnaire qui pourra faire le distinguo entre ses fidèles partisans et les opportunistes du genre « tsy mitaingina soavaly niala ». Le président de la République avait du reste dit, à l’occasion de la présentation de vœux des membres du gouvernement et du Parlement à Iavoloha que « certains d’entre vous seraient tentés d’aller voir ailleurs en cette année électorale ». Fustigeant l’hypocrisie, le TGV a invité ceux qui veulent choisir une autre voie, à sortir des rails.

R.O

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