
En marge du Sommet IDA20, le Chef de l’Eta a eu un entretien en privé avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
Historique. La participation de Madagascar à la 20ème Reconstitution de l’Association Internationale de Développement (IDA20) qui s’est déroulée hier à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire est considérée par les observateurs comme un succès total. Dans son discours, le président Andry Rajoelina a même évoqué « un record » en termes de financement. En effet, la Banque mondiale, à travers le fonds IDA a accordé un engagement d’1,1 milliard de dollars pour la Grande île pour faire face aux répercussions de la pandémie de la COVID-19, mais aussi pour accompagner le pays dans les efforts mis en place d’assurer la croissance inclusive et durable. C’est la première fois que le pays bénéficie d’un tel financement. Cette décision prouve la confiance que les bailleurs de fonds accordent au gouvernement malagasy. Il convient toutefois d’expliquer que cette somme de 1,1 milliard de dollars implique tous les accords de prêts ou de dons qui ont été validés par le Conseil d’Administration de la Banque mondiale pour cette année 2021, y compris les budgets qui ont été insérés dans le fonds COVID. D’après les informations, le déblocage d’une somme de 490 millions de dollars est prévu incessamment.
Kere. Le social, l’agriculture et l’amélioration des conditions de vie dans le monde rural, l’électrification rurale, l’éducation, la réponse à la COVID-19, les projets d’adduction d’eau potable, et la promotion de la femme. Ce sont entre autres, les différents projets qui vont bénéficier de ce financement. Le Sud sera considéré comme la priorité des priorités pour l’utilisation de ce budget colossal. D’ailleurs, dans son discours lors d’une réunion à huis clos dans le cadre de ce Sommet IDA20, le président Andry Rajoelina a évoqué le Kere et la malnutrition qui touchent les régions Androy et Anosy. Devant ses pairs africains, le Chef de l’Etat a reconnu que la Grande île n’a pas été épargnée les impacts négatifs du phénomène du dérèglement climatique. « Le changement climatique aggrave le kere ou la famine qui touche mes compatriotes dans le Sud de Madagascar. Malgré les actions menées depuis plusieurs décennies et toutes les aides internationales, la famine y est encore persistante. Mes compatriotes du Sud subissent le lourd tribut de la crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé », a-t-il soutenu. Profitant de son intervention, le numéro Un d’Iavoloha a interpellé la Communauté internationale en déclarant : « Aujourd’hui, l’urgence n’est pas seulement à l’intervention ponctuelle d’aides alimentaires et médicales, comme cela aurait pu être le cas auparavant ; elle est surtout celle de l’action stratégique pour apporter un changement radical et durable afin de créer une véritable renaissance dans les régions du Grand Sud de Madagascar et pour que les populations soient résilientes et autonomes ». Il a aussi mis l’accent sur la politique de la planification et l’autonomisation de la femme.
100 milliards de dollars. « Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une IDA avec plus de ressources pour nous aider à nous relever et nous reconstruire mieux et plus fort », a déclaré le président Andry Rajoelina. En effet, actuellement, Madagascar milite pour que les fonds de l’IDA prévu à hauteur de 92 milliards de dollars atteignent au moins les 100 milliards de dollars. Le Chef de l’Etat réclame ainsi plus de ressources financières pour pouvoir mettre en œuvre tous les projets structurants inscrits dans le Plan Emergence de Madagascar. Reste à savoir si cette sollicitation bénéficiera d’un retour favorable. Il convient de noter qu’une délégation de la Banque mondiale dirigée par son Directeur général des Opérations, Axel Van Trotsenburg a assisté à cette rencontre d’Abidjan. IDA20 a également été une occasion pour les dirigeants africains d’identifier les domaines prioritaires à financer pour soutenir une reprise verte et résiliente après les retombées de la COVID-19.
Tête-à-tête. En marge de ce Sommet IDA20, le président Andry Rajoelina a un tête-à-tête avec le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Un face-à-face d’une importance particulière pour le Chef de l’Etat qui reconnaît que la Côte d’Ivoire représente un modèle en Afrique en termes de développement et de croissance économique. Cette rencontre a permis aux deux personnalités d’évoquer la nécessité du renforcement de la coopération bilatérale. Madagascar et la Côte d’Ivoire vont entretenir une relation de collaboration dans plusieurs domaines d’activités, notamment économiques et sociales. D’ailleurs, lors de cette entrevue, Alassane Ouattara a invité son homologue Andry Rajoelina pour revenir en Côte d’Ivoire en vue d’une visite officielle.
Davis R