Le président de la République n’a pas encore déclaré s’il serait candidat en 2023 ou non.
Andry Rajoelina ne dévoile pas encore son agenda politique à l’issue de son premier quinquennat. Interrogé hier par les journalistes durant une émission radiotélévisée spéciale, le président de la République n’a pas encore dit s’il serait candidat ou non à sa propre succession lors des échéances de 2023. « Chaque chose en son temps », a répliqué Andry Rajoelina. Le temps n’est pas encore venu pour l’homme fort du pays d’annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle ou son choix de se retirer. « J’ai un contrat de 5 ans avec le peuple malgache et je travaille actuellement pour honorer ce contrat », a-t-il affirmé hier. Même si ses détracteurs sont de plus en plus virulents, Andry Rajoelina affiche la sérénité pour arriver à bon port d’ici les deux prochaines années.
Anti-démocratique. « La liberté et l’opposition sont nécessaires dans une démocratie », selon Andry Rajoelina. Le président de la République a fait une allusion, hier, aux détracteurs du régime. Mais l’exercice nécessite, toutefois, une règle, a-t-il insinué. Et même si « je me bats pour la liberté dans ce pays », a affirmé Andry Rajoelina, « une opposition qui va à l’encontre du développement du pays ne sera pas admissible », poursuit-il. Notamment « l’incitation à la haine raciale, la désinformation, la propagation de fausses nouvelles qui peuvent atteindre l’ordre public » sont des pratiques « anti-démocratiques », cite-t-il. Puisque « il y a des chaînes audiovisuelles qui incitent à la haine raciale », a confirmé la ministre de la Communication et de la Culture, lors de l’émission spéciale diffusée sur les chaînes nationales.
Solidarité. Lors de son discours, il y a deux semaines, le président de la République avait déjà fait appel à la solidarité dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus dans le pays. « Il s’agit d’une lutte commune et il faut se donner la main pour combattre cet ennemi invisible », a rappelé le président de la République, hier, lors de l’émission spéciale diffusée sur les chaînes nationales. « La solidarité et l’entraide sont des valeurs à mettre en exergue dans le cadre de cette crise sanitaire », a-t-il soutenu. « C’est le pays tout entier qui devrait se donner la main pour faire face au virus », rajoute-t-il.
Désobéissance. Mais l’appel n’a pas fait écho dans les rangs de l’opposition qui continuent d’asséner des coups contre les dirigeants concernant la stratégie adoptée sur la crise sanitaire. Sur les chaînes radios qui diffusent quotidiennement l’émission dédiée à l’opposition, des politiciens vilipendent toujours le régime. Ils appellent parfois à la manifestation alors que le pays est en pleine crise sanitaire. Une position radicale qui gêne visiblement le régime et qui est à l’encontre des dispositions relatives à la gestion de la crise sanitaire. Les mesures de restrictions relatives à l’état d’urgence sanitaire, notamment en matière de manifestation publique, se trouvent menacées par les appels à manifester, à plusieurs reprises, de l’opposition, et « l’appel à la désobéissance civile n’est pas une démocratie », soutient le président de la République.
Rija R.