
Les déplacements du locataire d’Iavoloha s’inscrivent dans le cadre de l’exercice normal des fonctions du « Président de tous les Malgaches sans exception ». Du Nord au Sud. Et de l’Est à l’Ouest.
« Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé ». Ce principe reconnu sur le plan juridique, est valable pour le président de la République qu’aucun texte n’empêche d’effectuer des tournées en province en période électorale. Ce n’est pas parce qu’il y a les législatives que les fonctions présidentielles sont suspendues. Qui plus est, l’actuel locataire d’Iavoloha entend rattraper rapidement le retard de développement du pays, comme il s’est engagé à le faire à travers ses « Velirano ». Pour ne citer que la réhabilitation de la RN 44 qu’il a confirmée à Ambatondrazaka. Ou encore la rénovation de la ligne ferroviaire Fianarantsoa – Manakara qu’il a réitéré hier dans la capitale du Betsileo. Et d’annoncer même l’arrivée avant la fin de l’année de deux locomotives avec des wagons pour mettre sur les rails – au propre comme au figuré – le TGV du développement.
Feu vert de la HCC. D’ailleurs, aucune banderole électorale n’a été brandie durant les déplacements du président. Pas plus qu’il n’a appelé à voter pour tel candidat ou contre telle liste. En tout état de cause, il ne pouvait interdire Untel ou Untel de s’afficher avec lui. Même la HCC a donné son feu vert en considérant que « l’utilisation de la dénomination « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » ne constitue pas une violation des dispositions de l’article 49 de la Constitution ». Et ce, suite à la demande d’avis sur « le rapport entre l’utilisation par un groupement politique d’un slogan aux élections législatives et la violation des dispositions de l’article 49 de la Constitution ». Une demande d’avis déposée par le président de la République lui-même le 26 janvier 2019. Bien avant le coup d’envoi de la propagande pour les législatives pour lesquelles il peut légitimement aspirer à une majorité à l’Assemblée nationale afin de réaliser sa vision.
Interprétation stricte. En effet, en cas de cohabitation au niveau de l’Exécutif, le TGV du développement risque de se heurter à des obstacles. Les « adilahy politika » pourraient resurgir si le Premier ministre n’appartient pas à la majorité présidentielle issue du scrutin du 19 décembre 2018 qui a vu la nette victoire du candidat numéro 13. Lequel a promis durant la campagne présidentielle de revenir dans les régions qu’il a visitées après son élection à la magistrature suprême. Ses tournées actuelles vont dans ce sens. De toute façon, la loi électorale évoquée par certains, est d’interprétation stricte. « Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché », pour reprendre l’article 5 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.
R.O