L’enfer de Tana en cette fin d’année 2020. Les termes employés traduisent parfaitement ce que les habitants de la capitale vivent en cette fin d’année. Les rues de Tana sont devenues le siège d’une véritable cohue où les voitures avancent mètre par mètre et où les trottoirs grouillent d’une foule de piétons passablement énervés. Les Tananariviens veulent profiter pleinement de cette fin d’année pour retrouver une atmosphère de liesse qui leur manquait. Mais durant ces quinze jours à venir, il sera difficile de vivre pleinement cette joie de vivre tant espérée.
Antananarivo devenu un véritable enfer
La pluie était de la partie la semaine dernière. Et cela rendait encore plus pénible les sorties en ville pour faire ses achats. Maintenant, le temps est plus sec, mais les rues de la capitale ne sont pas plus commodes à arpenter. Les voitures se traînent dans les principales artères à cause des embouteillages, les travaux de réfection faits par les équipes de la CUA ralentissant considérablement le trafic. Ceux qui n’aiment pas les bousculades et qui craignent d’être pris à partie par les pickpockets ont plus que jamais un sentiment d’oppression. Ils préfèrent rester chez eux. Cela n’empêche cependant pas les plus téméraires de se risquer dans la jungle d’Analakely pour faire leurs emplettes. Les éboueurs de la SAMVA ont commencé à rattraper le retard qu’ils ont enregistré ces dernières semaines. Les ordures qui se sont amoncelées et qui gênaient considérablement la population ont commencé à être évacuées Les soixante millions de dollars octroyés par la Banque Mondiale à la commune urbaine d’Antananarivo devraient donc être utilisés à bon escient. La mairie de la capitale a également mis à profit ces derniers jours pour procéder au curage des différentes canalisations bouchées par les habitants indisciplinés. Tana, quinze jours avant la fin de l’année, peut paraître invivable. Pour certain, c’est l’enfer, mais pour beaucoup, c’est leur ville et ils l’aiment quand même.
Patrice RABE